La faille
Par Bachir Medjahed – Une question majeure se pose pour le lendemain de la future élection. Avons-nous atteint le pire moment qui met en danger réel toute légitimité qui devrait en être attendue ? Une extrême urgence et un cafouillage monstre qui verront se mettre en place la pire des solutions ? Pour le moment, aucune élection n’a fait bénéficier le candidat élu d’une légitimité qui n’est si tôt pas mise en débat.
Au regard de l’incapacité et de l’impossibilité du Président élu à combattre la corruption, on en déduit qu’aucune solution n’a conféré à celui-ci le pouvoir de gagner la lutte contre ce phénomène. Encore faudrait-il réellement accepter de s’engager dans cette lutte quand ce sont ses proches amis qu’il faudrait «sacrifier» pour sauvegarder les institutions.
Une faille est à constater dans la Constitution, en ce sens que seul le Président est obligé de prêter serment et non son gouvernement. Les ministres doivent prêter serment et jurer qu’ils se doivent de gérer l’avenir du pays en concevant le leur en Algérie. Ils doivent accepter de se soumettre à tout contrôle en deçà et au-delà des frontières.
Tous les observateurs remarquent que quand il y a une élection qu’ils considèrent «décisive», ce sont les islamistes qui «bougent» beaucoup et non les démocrates. Il est vrai que les démocrates reculent dans le champ politique et qu’ils risquent même par finir de sortir du champ. Les démocrates oublient qu’il faut être en permanence sur le champ, surtout par temps de paix électorale. C’est en temps de paix qu’il faut se préparer à la guerre.
Mais il est vrai aussi que les démocrates paient pour leur non-reconnaissance par le pouvoir pour une raison très simple. Le pouvoir considère que, d’un côté, il y a les islamistes et que, de l’autre, il y a lui-même comme seul démocrate. Il ne reconnaît que lui-même comme chef de file des démocrates. Accepter de reconnaître que l’opposition est démocrate revient à renoncer pour lui-même au statut de démocrate, ce qui poserait le problème de sa propre identité politique.
B. M.
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