Le roi du Maroc adresse ses condoléances au président Bouteflika
Par R. Mahmoudi – Le roi du Maroc et son gouvernement multiplient les gestes et les déclarations de rapprochement avec l’Algérie mais sans jamais dépasser le cadre protocolaire. Le dernier geste en date est un message de condoléances adressé par Mohammed VI au président Abdelaziz Bouteflika suite au décès du président du Conseil constitutionnel, Mourad Medelci, et repris, mardi, par l’agence officielle marocaine MAP.
Dans ce message, le souverain alaouite exprime au président Bouteflika et, à travers lui, à la famille du défunt et «au peuple algérien frère», ses «vives condoléances et (ses) sincères sentiments de compassion suite au décès de l’un des fils fidèles de l’Algérie et l’un des hommes d’Etat chevronnés», écrit Mohammed VI.
Le régime de Rabat ne rate, en effet, aucune occasion pour montrer une certaine fraternité retrouvée avec Alger mais toujours avec, comme arrière-pensée, l’idée d’entraîner l’Algérie dans ses manœuvres politiciennes visant un double objectif : impliquer, à tout prix, le voisin de l’Est dans ses négociations de paix avec le Front Polisario, tout en l’amenant à rouvrir les frontières terrestres fermées depuis 1994 pour permettre une relance des activités commerciales des régions frontalières, aujourd’hui à l’arrêt, grâce aux flux de touristes algériens.
C’est à cet exercice que s’attelle avec obsession le chef de la diplomatie marocaine, Nacer Bourita. Dans un entretien accordé cette semaine à la chaîne qatarie Al-Jazeera, Bourita a de nouveau supplié l’Algérie d’accepter un «dialogue direct» avec son voisin, comme l’avait énoncé son roi. Sans donner aucune garantie, il se dit même très optimiste pour l’avenir de ces relations. «Nous n’avons pas défini un plafond, ni des limites dans notre initiative, a-t-il péroré. Nous proposons un espace de dialogue bilatéral.»
Feignant ignorer les raisons invoquées par Alger pour rejeter une telle offre, le ministre marocain dit avoir toujours espoir que l’Algérie «réagisse d’une manière ou d’une autre à cette initiative, sachant qu’elle dispose d’une grande marge pour la gérer comme elle le souhaite».
Cela dit, avant même qu’il y ait engagement du côté algérien, le chef de la diplomatie de «Sa Majesté» pose ses conditions : il ne veut entendre parler ni de l’Union du Maghreb arabe – espace que propose l’Algérie pour toute discussion avec les pays de la région – ni d’aucune offre de médiation émanant de ces pays.
R. M.
Comment (22)