Libye : Haftar déclare Ghassan Salamé persona non grata
Le chef de l’Armée nationale libyenne, le maréchal Khalifa Haftar, a déclaré Ghassan Salamé, le représentant spécial du secrétaire général de Nations unies, persona non grata dans son pays. Selon la presse française, le diplomate libanais a été accusé officiellement par le porte-parole de l’ANL, Ahmad Al-Mismari, de soutenir une partie des Libyens contre l’autre. Une accusation qui vient s’ajouter à la vague d’attaques sans précédent dont Ghassan Salamé est la cible depuis la mi-janvier.
Nombre de voix libyennes l’accusent, en effet, d’avoir échoué à résoudre la crise, d’être à la fois juge et partie et de prendre la défense des islamistes. Elles réclament désormais son départ. Aguila Saleh, le président du Parlement, l’accuse, par exemple, de s’être rangé du côté du Conseil présidentiel et du gouvernement d’entente nationale, dirigés par Fayez El-Sarraj. Un gouvernement soutenu par la communauté internationale mais qui n’a jamais été entériné par le Parlement.
Attelé à organiser une conférence nationale libyenne et des élections dont l’échéance est sans cesse reculée, l’émissaire de l’ONU semble de plus en plus chargé d’une mission impossible. Il s’en est ouvert dans un entretien accordé au journal La Croix , publié le 24 janvier. Pour lui, «la réconciliation nationale est un grand mot et un bel objectif» mais pas adapté à la situation actuelle en Libye où «il n’y a pas de vrai différend». «Il y a, en fait, des réseaux criminels, financiers, politiques et armés qui ont kidnappé le pays, kidnappé les institutions. Il faut libérer les institutions pour que la volonté puisse s’exprimer», a-t-il dit.
Selon lui, ce qui se passe en Libye est une rivalité pour le contrôle des richesses nationales et il faut démanteler «les réseaux qui ont mis la main sur la rente pétrolière par le biais de groupes armés et de banquiers véreux» si l’on veut faire avancer le processus politique.
S. S.
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