Contribution – Pourquoi notre armée ne doit pas inquiéter les pays voisins
Par Bachir Medjahed – Nos sous-marins inquiéteraient la puissance espagnole qui a à sa disposition toute l’armada de l’Otan qui pourrait recruter, en plus, un ou plusieurs pays arabes. N’oublions pas que le Qatar nous a appris, en mars 2003, qu’un accord de défense signé avec une puissance occidentale est supérieur à tout accord de défense entre pays arabes.
Au milieu de la décennie 1990, les cinq pays de la rive nord de la Méditerranée, dits des pays latins, ont monté une force de réaction rapide. Contre qui ? Les cinq pays du Maghreb. La France, quant à elle, s’inquiète de nos moyens aériens et de nos missiles.
La décision nationale dans sa dimension de souveraineté est mise en débat sur le plan international. Elle l’est également sur le plan national. Le débat n’est pas strictement axé sur la dimension intellectuelle. Pas seulement à ce niveau. La région concerne les espaces de part et d’autre des frontières. Comment préserver le caractère souverain de la décision nationale et lui donner la pérennité dans le temps et par-delà tous les événements capables de survenir ?
La souveraineté de la décision nationale est d’abord garantie par l’instrument militaire, c’est-à-dire l’armée, autrement dit les moyens de force et la mise en supériorité de ces dernières. La souveraineté s’évalue également par l’autonomie de la décision diplomatique.
L’armée fait la guerre, dit-on, et la diplomatie la paix. Mais il est bien évident qu’il s’agit de savoir quelle guerre il faudrait livrer et, donc, quelle marge de manœuvre pour l’autonomie car il y a des guerres possibles à faire et d’autres non. C’est à la diplomatie que revient également la possibilité d’évaluer les rapports d’opinion et leur possible changement.
L’Algérie doit-elle mettre en œuvre les moyens de sa politique ou la politique de ses moyens ? Nous pouvons avoir à cœur les moyens de notre politique et ambitionner de pouvoir disposer d’une politique de puissance, mais toute ambition doit tenir compte des limites de ses moyens tout en mettant le cap sur l’impérative préservation de la souveraineté nationale.
Continuer à augmenter sa puissance pour être au-dessus des autres puissances qui pourraient remettre en cause son hégémonie ou seulement se satisfaire des moyens à disposition pour empêcher la montée des puissances pouvant, à terme, devenir des adversaires potentiels ?
Comment les puissances nucléaires «maîtresses» du club nucléaire pourraient-elles nous laisser accéder à la possession de l’arme nucléaire et d’être en mesure de disposer des moyens de dissuasion et donc de notre décision ?
Lors d’une Assemblée générale du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) tenue à New York, interrogés sur l’engagement des puissances nucléaires possédant les armes nucléaires à se soumettre à l’interdiction d’utiliser celles-ci contre un pays qui n’en possède pas, les Etats-Unis ont préféré ne pas répondre. Jacques Chirac, quant à lui, avait promis d’utiliser les moyens non conventionnels pour riposter à des actes terroristes commis par des Etats.
B. M.
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