L’offensive diplomatique de Messahel pour faire résonner la voix de l’Algérie
Par Hani Abdi – Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, intensifie son travail diplomatique en multipliant les visites et les entretiens avec les dirigeants de plusieurs pays. De Copenhague à New Delhi, en passant par Washington, Abdelkader Messahel a eu un mois de janvier particulièrement chargé. Il faut souligner qu’il enchaîne sans répit, depuis au moins décembre 2018, les rencontres et les discussions avec de hauts responsables de capitales occidentales, africaines et arabes. Des questions sécuritaires à la gestion des conflits, notamment dans les régions de l’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et du Sahel, le chef de la diplomatie algérienne s’emploie à faire entendre la voix de l’Algérie sur la scène régionale et internationale.
Aux Etats-Unis, Messahel a eu à discuter avec de hauts responsables américains des relations bilatérales, de la situation régionale, notamment le conflit en Libye et la menace terroriste dans la sous-région. Les deux parties ont souligné, à l’occasion, leur «ferme soutien à un engagement accru des entreprises, à un commerce libre, juste et réciproque et à un partenariat économique plus étroit». Les deux gouvernements ont également examiné, lors de cette nouvelle session de leur dialogue stratégique, les programmes culturels et éducatifs entre les deux pays et «sont convenus d’intensifier les efforts communs pour promouvoir les échanges éducatifs et protéger le patrimoine culturel».
Messahel est en déplacement, ce jeudi, en Inde, avec le même engagement et la même détermination à défendre les intérêts et les positions de l’Algérie sur la scène internationale. De la question migratoire à la lutte antiterroriste, en passant par le réchauffement climatique, le chef de la diplomatie algérienne met en avant dans tous ses déplacements la nécessité d’un travail concerté et coordonné entre les Etats afin de faire face à ces menaces.
Abdelkader Messahel s’est également rendu le 10 janvier au Danemark. Il s’est exprimé devant le collège de défense à Copenhague, en informant les autorités de ce pays qu’une usine algéro-danoise de produits pharmaceutiques serait inaugurée à Blida en présence de Samuelsen et du ministre de la Santé algérien, soulignant par ailleurs que «le forum d’affaires algéro-danois permettra «de mieux identifier les possibilités d’investissement, notamment en Algérie, pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures».
Il a ensuite effectué une visite en Finlande où il a eu à réitérer les positions de l’Algérie sur la question du Sahara Occidental, la crise en Libye, le Sahel, l’Afrique, le Moyen-Orient et sur certaines questions globales, comme la lutte antiterroriste et la problématique de la migration.
Le 22 janvier, Messahel a été au Forum de Davos. Le ministre des Affaires étrangères a fait la promotion de la démarche de paix en Algérie qui a trouvé, selon lui, son expression concrète dans la loi sur la concorde civile et la charte pour la paix et la réconciliation. En marge de ce forum, Messahel s’est entretenu avec le Premier ministre tunisien, Youssef Chahed.
Le chef de la diplomatie algérienne avait également eu un agenda aussi riche que chargé en décembre dernier, notamment sa rencontre avec l’envoyé de l’ONU au Sahara Occidental, Horst Köhler, le 5 décembre à Genève.
Dans ses interventions, Messahel insiste beaucoup sur l’impérieuse nécessité d’aller vers des solutions politiques afin d’éviter l’embrasement dans les zones de tension. Il livre sans détours son analyse de la situation en Libye et au Sahel. Messahel, qui a également rencontré, ce mois de janvier à Alger, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, se montre très offensif sur le plan diplomatique pour faire résonner la voix de l’Algérie dans le monde.
La déradicalisation a été son cheval de bataille en matière de lutte contre le terrorisme. Dans un monde instable, il ne voit de solutions aux conflits que dans le dialogue et la concertation.
H. A.
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