Train «transmaghrébin» : manœuvre pour exiger la réouverture des frontières
Par R. Mahmoudi – Le secrétariat général de l’Union du Maghreb arabe (UMA), dont le siège est à Rabat, vient de lancer un avis d’appel d’offres international pour ressusciter son projet du train transmaghrébin, qui devrait relier les trois principaux pays de la région, l’Algérie et le Maroc.
Dans un communiqué diffusé, jeudi, sur son site officiel, le secrétariat général de l’UMA affirme avoir reçu une «subvention» de la Banque africaine de développement, dont il ne précise pas la valeur, pour «financer les coûts des travaux préparatoires de la revalorisation et de la modernisation des chemins de fer transmaghrébins reliant le Maroc à l’Algérie et à la Tunisie». Le communiqué annonce l’organisation d’une table ronde des donateurs, fin mars prochain, «en vue de mobiliser les ressources nécessaires à la réalisation du projet».
Il s’agit, en résumé, de revaloriser et de moderniser une ligne de quelque 363 km de chemins de fer, qui existait déjà entre le Maroc et l’Algérie, et une autre ligne de 503 km entre l’Algérie et la Tunisie. Or, la relance d’un tel projet suppose automatiquement la réouverture des frontières terrestres entre, notamment, le royaume du Maroc et l’Algérie, qui restent fermées, comme tout le monde le sait, depuis 1994. Alors, la question que l’on ne peut s’empêcher de poser, ici, est de savoir pourquoi les dirigeants de l’UMA ont choisi ce moment précis pour relancer un projet dont ils savent qu’il est tributaire d’une décision politique aussi importante, qui ne peut émaner que des hautes autorités politiques algériennes. Tout porte à croire que la direction de l’UMA a été actionnée par le Makhzen sur ce sujet pour tenter de forcer l’Algérie à souscrire à un tel projet qui exige, au préalable, la réouverture des frontières, obsession du régime marocain.
Cette annonce ne peut, en effet, que s’inscrire dans le cadre des manœuvres tous azimuts lancées par Rabat pour amener Alger à accepter un dialogue «franc et direct» sur toutes les questions litigieuses. La dernière en date a été l’appel vicié adressé aux Algériens par le roi Mohammed VI sous couvert de relance des relations bilatérales.
R. M.
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