Arsenaux de guerre saisis : qui cherche à saboter la présidentielle d’avril ?
Par R. Mahmoudi – Le dernier rapport du ministère de la Défense nationale pour l’année 2018 a révélé que les unités et les détachements de l’ANP avaient déjoué 30 tentatives d’introduction de 10 types d’armes de guerre en Algérie en provenance de pays voisins. C’est la preuve que les périls qui guettent le pays restent entiers et que les groupes armés, alliés avec les réseaux de contrebandes et autres organisations transfrontalières du crime organisé, n’ont jamais désespéré de transplanter leur action en Algérie, nonobstant une vigilance accrue des forces de l’ANP et les dizaines de redditions de terroristes enregistrées au cours de ces derniers mois.
Le rapport annuel du ministère de la Défense nationale, établi sur la base des saisies quotidiennes effectuées par les détachements de l’ANP, montre qu’il y a de plus en plus de tentatives d’introduction d’armes à travers la frontière algérienne, en passant par des pays voisins tels que le Niger, le Mali ou la Libye. Ces saisies sont effectuées essentiellement dans les régions de Tamanrasset, Adrar et Illizi.
Inventoriant les quantités d’armes saisies dans chaque opération, le rapport annuel fait état de 10 types d’armes différents, dont des armes moyennes et légères, en plus des munitions que les contrebandiers ont tenté de faire passer clandestinement en Algérie, avant d’être arrêtées par les forces armées au cours de trente opérations. Il s’agit de Kalachnikovs de type léger, de fusils MPK lourds, de fusils de guerre, de pistolets automatiques, d’obus de mortier, de roquettes Katioucha, de missiles RPG-7, de mines et réservoirs antipersonnel et, enfin, d’explosifs TNT.
Dans son bilan annuel de 2018, le ministère de la Défense nationale indique que les forces armées de différentes unités ont saisi 707 armes, dont 231 Kalachnikovs, 388 fusils, 25 pistolets, 48 mitrailleuses, 15 lance-roquettes, 399 entrepôts de munitions, 52 caisses de munitions, 94 764 cartouches de divers calibres, 42 grenades, 143 charges propulsives, 160 détonateurs, 457 capsules d’explosifs et 498 obus.
Ces opérations témoignent de la vigilance constante des forces armées aux frontières sud et sud-est. En revanche, la qualité des armes saisies révèle un élément très important, selon le MDN, à savoir l’identité des groupes impliqués dans ce type de contrebande qui n’a rien à voir avec les activités traditionnelles des bandes activant dans cette zone.
La nature des armes saisies indique clairement, enfin, que des officines étrangères tentent de mener une action spectaculaire, à l’image de l’attaque échouée contre le site gazier de Tiguentourine en janvier 2013. Une action que ses planificateurs voudraient sans doute mener à l’approche de l’échéance électorale d’avril prochain dans l’espoir de perturber le processus politique.
R. M.
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