Un super-ministre ?
Par R. Mahmoudi – Moins d’un mois après sa visite de plusieurs jours dans la wilaya de Tamanrasset, où il avait inauguré des projets de développement et rencontré un large éventail de la société civile locale, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a dépêché une commission interministérielle à Tamanrasset, In Salah et In Guezzam pour constater de visu la mise en œuvre des décisions et des mesures annoncées lors de sa visite, et de renouer le contact avec les élus locaux pour discuter des moyens à mettre en œuvre pour accélérer le train de développement dans ces régions.
Cette commission est composée des secrétaires généraux des ministères des Finances, de l’Education nationale, des Travaux publics, des Transports, de la Santé, de l’Habitat et des Ressources en eau, sous l’égide du secrétaire général du ministère de l’Intérieur.
Au-delà de cette promptitude visible dans l’action des pouvoirs publics à prendre en charge les préoccupations des populations de ces régions frontalières du Grand Sud, qui traduit un sentiment d’urgence chez le gouvernement, la désignation du ministre de l’Intérieur pour suivre un dossier aussi sensible et, aussi, pour chapeauter une commission interministérielle regroupant sept autres départements, le place théoriquement dans une position de Premier ministre bis ou de chef d’exécutif spécialement pour cette région du pays.
Car, bien que toutes les questions inhérentes au développement, à la sécurité et à l’ordre public dans les régions demeurent du ressort d’un ministre de l’Intérieur, l’importance et, surtout, la spécificité de ces régions, situées aux portes des frontières exposées à de multiples périls, imposent une répartition des tâches plus durable.
L’enjeu pour l’Etat algérien étant d’éviter, à tout prix, un basculement dangereux des mouvements sociaux qui ont pris racine dans ces régions dans la sédition et de prévenir toute tentative d’instrumentalisation des revendications des populations locales par les organisations terroristes qui guettent les frontières.
R. M.
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