Rachida Dati a-t-elle joué un rôle dans l’implantation de Renault en Algérie ?
Par Houari A. – La révélation sur la rémunération astronomique – on parle de 600 000 euros entre 2009 et 2014 – touchée par l’eurodéputée Rachida Dati auprès du constructeur automobile français Renault pose la question de savoir quel rôle elle a pu jouer dans l’implantation de la marque au losange en Algérie.
La Franco-marocaine s’était rendue en Algérie en décembre 2010. Trois mois plus tard, soit le 20 mars 2011, le directeur général de Renault-Algérie, Stéphane Galoustian, annonçait que «les négociations avec les autorités algériennes pour la mise en place en Algérie d’une usine de fabrication de véhicules de son groupe se poursuivent». La visite de Rachida Dati avait été précédée, quelques mois plus tôt, par celle de Jean-Pierre Raffarin, envoyé spécial du président français Nicolas Sarkozy, avec lequel le ministre de l’Industrie, Mohamed Benmeradi, menait les discussions à l’époque.
Désormais citée dans l’affaire du PDG de la marque française, le Franco-libanais Carlos Ghosn emprisonné au Japon, Rachida Dati tente de justifier cette prime sidérale en affirmant qu’elle officiait en qualité d’avocate pour le compte du groupe. Une affirmation qui tend à confirmer son rôle de lobbyiste pour cette firme automobile qui sera la toute première à implanter son usine à Oued Tlilet, dans l’ouest du pays, en novembre 2014, avant que des marques concurrentes, sud-coréennes et allemandes notamment, s’installent à leur tour après de laborieux pourparlers avec le très controversé Abdesselam Bouchouareb.
Des voix s’étaient élevées à l’époque pour dénoncer le volume insignifiant de véhicules produits en Algérie par Renault, comparativement aux investissements gigantesques consentis par le constructeur français au Maroc voisin, en dépit de la taille du marché algérien autrement plus grande. D’autres dénonçaient carrément un favoritisme accordé aux Français au détriment d’autres nationalités qui, pourtant, avaient exprimé leur souhait de construire des usines de montage en Algérie, en promettant une production beaucoup plus importante et en envisageant même d’exporter vers l’Afrique dès les premières années.
Selon des indiscrétions, l’arrogant PDG de Renault se targuait dans ses discours, et lors de ses réunions au sujet de l’Algérie, que la marque qu’il dirigeait s’implanterait dans notre pays «quand [il l’aura] décidé» et «à [ses] conditions».
H. A.
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