Une association risque la dissolution pour avoir participé à la COP22
Par Hani Abdi – Un collectif d’associations se solidarise avec une organisation pour la promotion des énergies renouvelables et du développement durable Bariq 21 de la wilaya de Skikda, qui vient d’être informée, par voie d’huissier, qu’un procès est intenté contre elle par le wali de Skikda en vue de sa dissolution. Le procès aura lieu le 19 février au tribunal administratif de Skikda.
«Le wali, dans sa requête adressée au tribunal, invoque le non-respect de l’article 43 de la loi 12/06 relative aux associations du 12 janvier 2012», affirme Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH).
L’association Bariq 21 est accusée d’enfreindre la loi, ses activités, à savoir ses projets, ses partenariats financés par des bailleurs de fonds étrangers et encore ses participations aux événements internationaux, notamment la COP23, organisée en Allemagne».
Cette association sera donc jugée pour ses activités considérées comme «contraires à la loi et à ses statuts». La plainte a été déposée après la participation de cette dernière à la COP22 qui s’est déroulée à Marrakech.
Ce collectif d’associations dénonce cette tentative de brimer le mouvement associatif et réclame «un projet de loi alternative à la loi 12/06 relative aux associations» qu’il qualifie de «liberticide».
Il se dit «préoccupé» par cette nouvelle escalade, «en porte-à-faux des récentes déclarations du ministre de l’Intérieur au sujet du changement de la loi en vue de l’assouplissement du travail des associations».
Il considère que l’affaire de Skikda est loin d’être un acte «isolé». Bien au contraire. Elle constitue «une guerre déclarée marquée par les multiples pressions, harcèlement contre les militants associatifs, interdictions et non autorisations des activités». «En plus du refus d’enregistrer ou d’agréer les associations, l’Administration passe à la dissolution ou le gel des associations autonomes», ajoute ce collectif, composé notamment de RAJ, Djazaïrouna, FARD Oran, Tharwa Fadhma N’soumeur et la LADDH.
Le collectif interpelle «les pouvoirs publics quant au respect des garanties contenues dans les lois, notamment dans la Constitution et ses obligations internationales et particulièrement le pacte relatif aux droits civils et politiques ratifié par l’Algérie et les différentes recommandations faites par les mécanismes internationaux de protection des droits humains au sujet de la liberté d’association qui doit être garantie en toutes circonstances».
H. A.
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