Vers un soutien de l’islamiste Djaballah à la candidature du général Ghediri ?
Par R. Mahmoudi – C’est la question que se posent nombre d’observateurs après la dernière sortie du leader islamiste appelant à un large rassemblement autour d’une candidature unique de l’opposition, sans afficher une préférence précise pour le moment.
Dans son plan, Abdallah Djaballah prévoit de rencontrer, dans les prochains jours, trois candidats à la candidature : Ali Benflis, Abderrazak Mokri et Ali Ghediri. Mais il sait d’emblée que celle de l’ex-officier militaire est celle qui recueille le plus d’adhésions et suscite le plus d’enthousiasme dans les milieux divers politiques. Le ton radical et le discours de «rupture» que prône Ali Ghediri contre le pouvoir en place semblent avoir séduit le chef du FJD qui, lui-même, se positionne dans l’aile radicale de la mouvance islamiste légale.
Cette tendance recoupe avec des informations évoquant le besoin exprimé par le candidat Ali Ghediri à son entourage de se voir renforcé par un ou des représentants du courant islamiste. Soucieux d’apparaître sous un visage de rassembleur et d’homme de consensus, ce candidat, néophyte en politique, a intérêt à ratisser large dès le départ, soutient-on dans son entourage. Avec un staff trop marqué «démocrate» ou «libéral», il risquerait, selon cette analyse, de se voir coupé de larges segments de la société s’il ne décidait pas de s’ouvrir à d’autres couleurs politiques.
Cela dit, la problématique que poserait un éventuel ralliement d’un homme de la trempe de Djaballah est celui du projet de société que doit défendre le candidat. A moins que celui-ci ait une vision tactique innovante pour s’accommoder de deux options idéologiques antagoniques. A cela s’ajouterait le contentieux historique lié à la position d’Abdallah Djaballah et de ses partisans par rapport, notamment, à l’arrêt du processus électoral de janvier 1992 et au rôle de l’ANP.
Sur ce point, les tirades quasi quotidiennes de son fidèle poulain, le député Hacene Aribi, contre «le mouvement du 11 janvier» et ses promoteurs se passent de tout commentaire.
R. M.
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