Quand Mohamed Aïssa refuse de commenter une décision de Nouria Benghebrit
Par Hani Abdi − Le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, refuse de commenter la décision de sa collègue au gouvernement, Nouria Benghebrit, relative à l’interdiction de la prière des élèves dans les classes. Interrogé sur le sujet, Mohamed Aïssa estime qu’en tant que ministre, il ne pouvait pas commenter ce qui circule sur les réseaux sociaux, laissant entendre que Mme Benghebrit a été victime de manipulation. «J’ai déjà été victime des réseaux sociaux et je refuse d’en faire une autre victime», a-t-il répondu aux journalistes.
Par son attitude, le ministre évite donc tout propos qui pourrait être interprété comme un acte de désolidarisation ou de démarcation avec un autre membre du gouvernement. La ministre de l’Education nationale fait face depuis quelques jours à de nouvelles attaques des islamistes qui l’accusent cette fois-ci de vouloir interdire l’islam à l’école. Ce qui est, bien sûr, totalement faux. Et il suffit de consulter le programme scolaire pour constater le volume extrêmement important des cours relatifs à l’islam.
La ministre de l’Education nationale n’en est pas à son premier clash avec les islamistes qui n’ont jamais accepté qu’une femme soit à la tête de ce secteur longtemps abandonné par l’Etat et livré aux forces régressives et obscurantistes qui l’ont transformé au fil des années en un lieu d’enseignement idéologique. Certains islamistes à la solde des Frères musulmans veulent ainsi rééditer ce qu’ont fait les taliban en Afghanistan qui ont «chassé» le savoir de l’école au profit de l’obscurantisme. Le résultat est là. L’Afghanistan, qui était une grande civilisation, a été renvoyé à l’âge de pierre.
Ce qui est plus ou moins rassurant, c’est que beaucoup de commentateurs sur les réseaux sociaux ont dénoncé cette volonté des islamistes de faire de l’école un lieu de prière, rappelant que cela est le rôle de la mosquée.
H. A.
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