Zoom italien sur le secteur des transports en Algérie
De Rome, Mourad Rouighi – La chaîne italienne basée à Gênes, Telenord, a diffusé, dans sa série de documentaires à destination du grand public, un long reportage ayant pour titre «Les ports italiens et I’Afrique du Nord, focus sur l’Algérie».
La première partie permet de faire découvrir au téléspectateur notre pays et ses principaux atouts en matière d’infrastructures et la seconde est présentée sous forme de conclusion, réservée à l’ambassadeur d’Italie à Alger, Pasquale Ferrara, qui a pu éclairer l’opinion publique italienne des stratégies de développement de l’Algérie, notamment dans le secteur des transports, tant maritime, que terrestre et ferroviaire et des potentialités que configurent ces ambitions pour les entreprises italiennes. Un renouveau d’intérêt, de la part de l’Italie, qui participe, selon l’ambassadeur Ferrara, d’une nouvelle dynamique mettant plus que jamais en avant la centralité de la Méditerranée pour l’avenir des relations entre les deux pays mais avec, en prime, les profondeurs africaine et européenne.
Et interpellé sur l’effort infrastructurel entrepris par l’Algérie, l’ambassadeur Ferrara a d’emblée affirmé que beaucoup a été fait dans ce sens. L’autoroute Est-Ouest, un réseau de tramways dans plusieurs villes, un système ferroviaire moderne s’étendant à plusieurs milliers de kilomètres et couvrant plusieurs villes. Le système de transport maritime qui tourne autour de la ligne Skikda-Gênes et qui sera très prochainement enrichi d’une deuxième ligne, celle de Béjaïa. Enfin, un viaduc ferroviaire, le plus grand d’Afrique, en voie de réalisation dans l’ouest du pays et qui aura, selon le diplomate italien, un impact certain sur le désenclavement de certaines communes de cette partie du pays, tout en précisant que les ambitions algériennes ne s’arrêteront pas là et que notre pays a tous les atouts en main pour concrétiser sa stratégie de développement, dans ce domaine et dans d’autres.
Par ailleurs, et durant cette interview, l’ambassadeur a constaté que beaucoup d’Italiens ignorent la portée des relations stratégiques entre les deux pays, à tous les niveaux et sur tous les plans. A cet effet, il a rappelé que c’est une entreprise italienne, Condotte, qui a construit le port de Djendjen et que la coopération dans ce secteur est excellente, que l’échange bilatéral a dépassé l’année dernière les 8 milliards d’euros et que l’Italie, premier client de notre pays, a acquis une position qu’elle est bien décidée à préserver, en multipliant les initiatives avec la partie algérienne, pour la renforcer et amener davantage d’entreprises à s’investir en Algérie et, pourquoi pas, à y investir. Sur ce point, l’objectif, voire l’intérêt tant de Rome que d’Alger est de diversifier les échanges commerciaux, de faciliter le transfert de savoir-faire et de favoriser la complémentarité des sociétés algériennes avec les entreprises italiennes.
De même, ce besoin, qui revient souvent chez la partie algérienne est, selon l’ambassadeur Ferrara, un atout en plus pour les PME- PMI de son pays qui peuvent trouver en Algérie des opportunités concrètes pour accompagner cette orientation et y contribuer selon une logique de gagnant-gagnant.
Enfin, l’ambassadeur d’Italie à Alger a indiqué que les autorités algériennes ont décidé, sans bien sûr délaisser les secteurs traditionnels, tels que les hydrocarbures, de jouer à fond la carte africaine et de croire en l’immense potentiel que constitue ce marché, qui intéresse désormais toutes les grandes économies du monde.
Pour y réussir, a-t-il poursuivi, des projets colossaux sont à l’étude pour relier Alger à Lagos, prévoyant la pose le long de cette route du câble de fibre de verre relié au réseau international, ce qui permettra de créer des synergies commerciales nouvelles tant avec l’Afrique qu’avec l’Europe et précisément à travers la Méditerranée. Un grand port sera construit à Cherchell pour asseoir le rôle de l’Algérie dans le système stratégique des voies de transport internationales, et les entreprises italiennes doivent être prêtes à y participer, sans craindre la concurrence de la Chine, qui est, certes, bien présente dans notre pays mais l’immense chantier en cours aura besoin de toutes les contributions.
M. R.
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