Prière anarchique à l’école : le gouvernement a désavoué Benghebrit ?
Par R. Mahmoudi – Au moment où la ministre de l’Education nationale affrontait ses détracteurs, hier à l’APN, sur sa décision d’interdire la prière anarchique dans les établissements scolaires, et pendant aussi que son département menaçait de sanctions tous les enseignants soupçonnés d’avoir organisé et filmé des prières collectives avec des élèves, la direction de la Fonction publique a choisi de sortir aujourd’hui une note adressée, il y a une semaine, au directeur d’un centre formation professionnelle de la wilaya de Tiaret, qui doit s’appliquer à tous les autres établissements publics.
Cette note, qui rappelait la réglementation des heures de travail dans les établissements publics, indique que rien n’interdit aux fonctionnaires d’accomplir leurs prières pendant les heures de travail, «à condition que l’ordre général et le bon fonctionnement de l’établissement ne soient pas affectés, et que les fonctionnaires accomplissent normalement toutes les tâches qui leur sont confiées, dans le respect de l’intérêt de l’établissement».
Il est clair que le choix de rendre publique cette correspondance aujourd’hui n’a rien de fortuit. Prises de court par une polémique qui commence à prendre de l’ampleur et à servir de carburant à la propagande islamiste à deux mois de l’élection présidentielle, les autorités politiques semblent contraintes de trouver un moyen d’apaiser les esprits et de dépassionner le débat sur un sujet qui déchaîne facilement les passions.
Mais cette solution risque d’être à double tranchant. Car elle peut être interprétée comme un désaveu de la décision prise par la ministre de l’Education d’interdire la prière dans les écoles. Encore que la directive de la Fonction publique reste ambigüe et mérite d’être clarifiée, puisqu’elle ne s’applique qu’aux fonctionnaires.
Or, la directive de Mme Benghebrit s’adresse uniquement aux élèves. Il y a, à l’évidence, un vide juridique auquel il est urgent de remédier.
R. M.
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