Pourquoi l’Algérie a relevé le niveau d’alerte sur les frontières sud du pays
Par R. Mahmoudi – L’offensive menée depuis une semaine par les forces armées françaises, soutenues par les pays du G5 (Mali, Niger, Mauritanie, Burkina Faso et Tchad) contre des groupes terroristes dans les zones de la région d’Azouad, à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso et dans les zones situées à la frontière entre le Mali et le Niger et dans le nord et le nord-est du Tchad, avec un appui aérien massif, a obligé les autorités politiques et militaires algériennes à prendre deux décisions immédiates : d’abord, sur le plan militaire et opérationnel, il a été décidé d’élever le niveau d’alerte des unités militaires le long des frontières avec le Mali et le Niger, avec une surveillance plus rigoureuse des vastes zones désertiques frontalières par divers moyens d’observation. Ces mesures semblent justifiées par des craintes légitimes d’un flux de terroristes qui seraient tentés de fuir vers le sud de l’Algérie.
La seconde décision est d’ordre politique et concerne le report de la discussion sur le processus d’ouverture de la frontière sud jusqu’au second semestre de l’année 2019, alors que le gouvernement s’était engagé à la rouvrir rapidement pour permettre une relance de l’activité commerciale avec les pays du Sahel. Selon certaines sources, cette décision n’est pas seulement justifiée par des raisons sécuritaires, ni par l’élection présidentielle du 18 avril prochain mais, essentiellement, par l’évolution dangereuse de l’opération coordonnée par l’armée française autour de nos frontières.
Dans une déclaration, le commandement de cette opération conjointe qui mobilise entre 5 000 et 7 000 soldats, avait affirmé avoir détruit il y a quatre jours une vingtaine de véhicules tous-terrains utilisés par des djihadistes ayant tenté de s’introduire au Tchad par le sud de la Libye.
R. M.
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