Ce que confirme et ce que révèle un documentaire sur Abdelhamid Mehri
Par Kamel M. – Saupoudré d’un grain d’équilibre pour donner l’illusion d’un travail impartial, le documentaire diffusé par une chaîne de télévision privée algérienne d’obédience islamiste sur l’ancien secrétaire général du FLN dans le années 1990, Abdelhamid Mehri, confirme des faits et en révèle d’autres.
Parmi les faits confirmés, le caractère insane du Contrat de Rome auquel avaient pris part les chefs de file du FLN, du FFS, du Hamas et du PT, aux côtés d’Ahmed Ben Bella et l’apologue du terrorisme Anouar Haddam. Le rappel du contenu de ce document est d’autant plus pertinent qu’il appuie le rejet de l’ensemble de la société algérienne qui y a vu une volonté manifeste d’internationalisation de la crise algérienne.
Plus grave, les «recommandations» rédigées sous forme d’injonction à l’Etat algérien à partir de Rome comportent plusieurs points qui justifient la réaction hostile des Algériens à cette plate-forme dont la finalité était de réhabiliter le parti extrémiste FIS, en dépit de l’implication directe de certains de ses dirigeants dans les attentats terroristes qui ensanglantaient le pays.
Plus grave encore, il s’avère que Sant’Egidio a été le berceau de la campagne du «qui tue qui» puisque les rédacteurs du document ont appelé les autorités algériennes à «cesser les exactions contre les populations civiles», absolvant ainsi les GIA, bras armé du FIS, de leurs crimes.
De même, parmi les images diffusées dans ce documentaire qui fait intervenir un grand nombre de «témoins», celle du numéro deux du FIS dissous qui qualifiait les journalistes de «mercenaires». Ali Benhadj indiquait ainsi la cible à ses acolytes du FIDA qui s’acharneront sur la corporation. Plus de 120 journalistes seront tués après ce discours.
Par ailleurs, on se rend compte à travers l’enquête de cette chaîne privée proche des Frères musulmans que le FLN sous Abdelhamid Mehri comptait sans doute plus de militants plus fidèles au FIS qu’au parti «nationaliste» au sein duquel ils étaient encartés. Sous couvert de démocratie, la plupart des intervenants partisans de la ligne Mehri ont tenté de justifier le passage en force du FIS auquel ils «reconnaissent» la «victoire» lors des élections communales et législatives du début des années 1990. Des élections marquées par de graves dépassements qui déboucheront, tout naturellement, sur l’éruption de l’extrémisme violent, les militants du FIS ayant été préparés à prendre le pouvoir par les armes.
K. M.
Comment (19)