Candidature de Bouteflika : réactions en chaîne sur les réseaux sociaux
Par Hani Abdi− L’annonce de la candidature du président Abdelaziz Bouteflika par le biais d’un message écrit a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes se sont exprimés sur le sujet, affichant souvent leur incompréhension ou carrément leur opposition à cette candidature, qu’ils considèrent comme synonyme de la stagnation. Certains postent des vidéos, d’autres se contentent de commentaires.
C’est le cas de ce jeune de l’ouest du pays, qui met au défi les partisans du 5e mandat d’«exposer» leur candidat au peuple. Il dit refuser de voter «pour la simple raison que le président Bouteflika a démontré durant tout un mandat qu’il ne pouvait plus présider aux destinées de l’Algérie».
Un autre jeune se dit ne pas comprendre «comment se fait-il que dans un pays à la population majoritairement jeune, on recourt à un malade qu’on veut imposer comme Président». Certains commentateurs insistent sur «l’invisibilité» du candidat. «Une première dans l’histoire, les Algériens ont inventé le candidat virtuel», ironise-t-on. «Non à la fraude et à la falsification de la situation politique. Oui au boycott et à la rupture», lance un autre.
La majorité des commentateurs insiste sur l’état de santé du chef de l’Etat, quasi absent durant son quatrième mandat. Certains font part de leur crainte que «ce mandat de trop se termine dans la violence».
«Dans toutes les grandes démocraties qui se respectent, les présidents nouvellement élus attaquent les réformes dès le premier jour de leur prise de pouvoir. On le voit aujourd’hui même encore .Pour certains qui ont de la chance, leurs réformes passent dans l’opinion qui consent des sacrifices, chez d’autres c’est le chaos qui s’ensuit, comme en France. Pourquoi ? Tout simplement, il y a ceux qui imposent des réformes justes et indispensables pour les intérêts du pays et du peuple, et qui récoltent les dividendes du développement et de l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens qui engendre le bien-être et la stabilité. Et il y a ceux qui veulent imposer des réformes agressives pour enrichir les riches et appauvrir davantage les classes moyennes et ceux qui sont dans le besoin, et qui va engendrer la colère et la violence», commente un internaute avisé. Un autre estime que ces 20 dernières années «l’Algérie n’a pas fait que du sur-place. Elle est passée d’une République imparfaite à un émirat de droit divin et d’un pays du tiers monde à un pays du quart monde, abonné au sous-développement durable », lance-t-il, prédisant une crise pire que celle du Venezuela.
Les Algériens semblent ainsi déverser leur colère et exprimer leurs craintes sur les réseaux sociaux, à défaut de pouvoir le faire sur le terrain. Cette colère citoyenne annonce ainsi une campagne électorale pour le 5e mandat difficile et risquée.
H. A.
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