Prière anarchique à l’école : grave dérapage de l’Association des oulémas
Par R. Mahmoudi – La polémique autour de l’interdiction de la prière dans les écoles est loin de s’estomper. Au contraire, elle se nourrit chaque jour de nouvelles déclarations incendiaires et irresponsables, à l’image de celle du vice-président de l’Association des oulémas, Ammar Talbi, qualifiant la décision prise par la directrice de l’école algérienne de Paris de renvoyer une élève pour prière à l’intérieur de l’établissement d’«acte terroriste».
Dans un article à paraître dans la prochaine édition de l’organe central de l’Association, El-Bassaïr, l’ex-recteur de l’université des sciences islamiques de Constantine s’en est pris, à la même occasion, à la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, en s’étonnant qu’elle ait cautionné un tel acte, et en l’accusant de «ne faire aucun cas du sentiment des Algériens» sur cette question.
Sur sa lancée, l’éditorialiste d’El-Bassaïr écrit que la directrice de l’école internationale algérienne «est étrangère à cette société et ne partage pas ses sentiments, même si nous savons que la laïcité française, aussi extrémiste soit-elle, garantit aux gens la liberté de culte et de conscience. Or, la ministre et sa directrice sont allées au-delà, bien que l’école soit le premier lieu de prière après la mosquée».
Pour rappel, le président de l’Association des oulémas, Abderrazak Guessoum, a été le premier à s’attaquer à la ministre de l’Education sur cette affaire de la prière à l’école mais sur un ton mesuré. Dans un communiqué rendu public, il y a quelques jours, Guessoum jugeait que «la manière dont les questions de religion et d’identité sont traitées par les responsables est inacceptable». Sans vouloir déclencher les hostilités avec les autorités, le porte-voix des Oulémas ajoutera : «Il n’y a rien qui atteste de l’existence de directives écrites interdisant la prière à l’intérieur des établissements scolaires mais il apparaît clair que l’identité et les constantes de l’Algérie sont depuis des décennies la cible d’une campagne féroce.»
R. M.
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