Les appels du pied de Mokri à Ali Benhadj pour capter les voix de l’ex-FIS
Par R. Mahmoudi – Convaincu de ses chances à la prochaine élection présidentielle, le candidat du MSP, Abderrazak Mokri, veut se présenter à ce scrutin comme le porte-voix du courant islamiste, à défaut d’être le candidat unique de l’opposition.
C’est dans cette optique qu’il entame une opération de charme en direction des résidus du FIS dissous, en faisant malicieusement l’éloge de leur mentor, Ali Benhadj, chose qu’il n’a pas l’habitude de faire en temps normal.
Dans un message posté sur son compte Fabeook, le chef du MSP se fait d’entrée l’avocat de Benhadj, en dénonçant avec véhémence ce qu’il qualifie d’abus d’autorité commis par l’administration, en refusant à l’ex-numéro deux du FIS de retirer des formulaires de candidature à l’élection présidentielle, tout en mettant en garde contre les risques de tension que peuvent provoquer de telles mesures.
«La démarche d’Ali Benhadj pour présenter sa candidature, écrit Mokri, est la preuve formelle qu’il est convaincu de l’action politique et de l’acte électoral, contrairement à l’image que véhiculent de lui ceux qui veulent le priver de ses droits politiques et civiques.» Et d’enchaîner : «Si Ali Benhadj a purgé sa peine dans une affaire politique et a le droit de jouir de ses droits après ces longues années, nous connaissons des personnes impliquées dans toutes sortes de crimes mais qui ne se sont pas vu refuser leurs droits, et ont même outrepassé leurs droits.»
Anticipant la réaction de l’opinion publique à cette sortie, le futé président du MSP tient à assurer qu’«en disant cela, nous ne voulons pas, et ne nous attendons pas un retour d’ascenseur, ni de la part d’Ali Benhadj ni de quiconque mais c’est, pour nous, une question de principe». Et de rappeler au souvenir des partisans de Benhadj que son parti, le MSP, lui a déjà donné la parole dans un meeting à la salle Harcha, «ce que personne d’autre n’avait fait, ni avant ni après», tient-il à préciser. Traduire : «Il faut savoir pour qui donner vos voix, demain !»
R. M.
Comment (9)