Déchirure politique
Par Bachir Medjahed – Première élection présidentielle dont on ne peut attendre que des dangers. La déchirure du tissu politique est déjà évidente. Elle l’est aussi bien au niveau de la classe politique que du tissu social.
D’abord, la première vision emprunte le chemin d’une bipolarité nouvelle. Continuité ou rupture. Le pouvoir invoque la continuité comme enjeu à gagner mais gagnerait peut-être à préciser le contenu qu’il entend donner à ce concept.
La continuité pour le pouvoir est évidente, dès lors qu’il affirme que ce qu’il a déjà réalisé est positif grâce à son programme. La rupture pour Ali Ghediri sous-entend la nécessité de mettre fin à ce qui lui apparaît négatif. Le chef du MSP, lui, va réintroduire l’islam politique et on risque alors de retourner sur le plan du discours et de ce qui s’en suit à une période dont on ne sait pas si les indices sont encore renaissants.
Le pouvoir propose une conférence en vue d’une résolution par un dialogue sur les réformes à engager. Le problème est que l’opposition ne croit plus en le dialogue, la crainte d’une récupération pouvant paraître fondée. Aussi bien le pouvoir que l’opposition pensent que les menaces majeures – pour le pouvoir – vont provenir des manifestations de colère et peut-être serait-il estimé qu’il serait possible que les conditions d’un embrasement national généralisé pourraient être réunies.
Il ne sert à rien de mettre en place des organismes de prévision non accompagnés par ceux du traitement préventif non sécuritaire. Les vulnérabilités du pays par rapport à de telles menaces, pourtant conjurées, résideraient dans la conviction des populations qu’il n’y aurait pas de politique fondée sur le dialogue permanent comme instrument stratégique de recherche d’un consensus en vue d’un changement.
B. M.
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