Nos ennemis ?
Par Bachir Medjahed – Le niveau opérationnel de l’armée le plus haut nous met en garde contre l’ennemi intérieur et l’ennemi extérieur. Deux concepts qui devraient nous faire peur car nous ne comprenons pas la nature de ces dangers. Alors, on se pose des questions. A quoi doit ressembler l’ennemi et à quoi doit ressembler l’allié ? Ennemi jusqu’où et jusqu’à quand ? Allié jusqu’où et jusqu’à quand ? On se pose ces questions quand on pénètre dans le champ politique. On doit se poser la même question quand on pénètre dans le champ des menaces, sachant que la plus grande d’entre elles est d’ordre militaire.
Une autre question doit être posée car il nous est désigné cette fois-ci l’ennemi extérieur. Qui pourrait-il être ? Là également on s’interroge. Quel ennemi extérieur à combattre ? Lié à l’élection ? Au terrorisme ? A la géopolitique ? La parade devrait être adaptée. Une menace de quel type ?
On croit comprendre qu’il y a un complot qui s’est donné les moyens de son exécution mais qui a reporté sa mise en œuvre. Dans ce cas – ce double cas –, nous devrions nous attendre à des ordres de remobilisation et en attente des instructions de mise en œuvre de la posture de vigilance de nature différente, selon qu’il s’agisse d’ennemi intérieur ou extérieur ou les deux en même temps. Qu’attendent les autorités concernées pour construire le front intérieur dont il était décidé la mise en œuvre ?
Quelle stabilité dans un contexte où il n’y a pas de développement, où il n’y a pas de démocratie et, par contre, il y a de fortes menaces nouvelles qu’exécuteraient de nouveaux ennemis intérieur et extérieur, outre un terrorisme actif ? Est-ce la sécurité qui serait le dividende de la paix politique ou est-ce la paix qui serait le dividende de la sécurité ?
Pas de réponse consensuelle tant qu’il n’y a pas de débat, c’est-à-dire de démocratie. Il s’ensuivra, de la part de tous les acteurs, une stratégie du flou, celle qui permet de bâtir sa stratégie sur le meilleur usage à faire de la crise ?
B. M.
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