Alain Finkielkraut chassé par les Gilets jaunes : l’élite française en état d’alerte
Par R. Mahmoudi – Les images filmées, samedi, lors de la contestation des Gilets jaunes en France, montrant l’écrivain Alain Finkielkraut humilié et violemment pris à partie par des manifestants, ont soulevé un torrent de réactions officielles et mis en émoi toute l’élite parisienne proche de l’establishment. Du coup, le fossé se creuse de façon irrémédiable entre cette élite qui se complait dans son rôle de «gardienne du temple» et une société en mouvement.
«Barre-toi, sale sioniste !», «Nous sommes le peuple !», «Retourne à Tel-Aviv !», lui ont notamment hurlé des Gilets jaunes. Par leur attitude, les Gilets jaunes ont une nouvelle fois affirmé leur rejet viscéral de «la pensée dominante» et de tout le système politique en place. Mais, pour le philosophe et ses amis, il s’agit d’abord d’une insulte à caractère «antisémite» qu’il ne faudrait pas laisser impunie. Or, ce qui semble avoir le plus choqué Alain Finkielkraut, c’est de se voir rabroué aussi violemment par un mouvement de contestation qu’il avait lui-même soutenu à ses débuts, ce qui lui avait valu des critiques acerbes de la part des médias.
Le président Macron a été le premier à réagir à ces images «choquantes». «Les injures antisémites dont il a fait l’objet sont la négation absolue de ce que nous sommes et de ce qui fait de nous une grande nation. Nous ne les tolérerons pas», a-t-il écrit dans un tweet. Le ministre de l’Intérieur, lui, parle d’un «déferlement de haine à l’état pur».
Cette scène n’a pas laissé indifférents Bernad Henri Levy qui, lui, s’était dès le début positionné contre les Gilets jaunes, qu’il compare aux «chemises noires». «En France, en 2019, des nazillons agressent un écrivain français aux cris de ‘’Rentre à Tel-Aviv’’ et de ‘’Nous sommes le peuple’’. Puisse cette scène hallucinante pulvériser les derniers restes de l’impunité médiatique dont jouissaient les Gilets jaunes. Soutien total à Finkielkraut», a-t-il teweeté à la diffusion des images.
R. M.
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