Jeu trouble de Washington : Trump veut faire de l’Algérie un second Venezuela ?
Par Karim B. – Un certain nombre d’éléments indiquent que Washington verrait d’un bon œil une situation d’instabilité en Algérie dans le but évident de faire main basse sur ses hydrocarbures. Les déplacements et les agissements suspects de l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger semblent participer d’une stratégie visant à affaiblir le pays faute d’avoir pu l’intégrer dans le plan diabolique du «printemps arabe».
Quel deal Donald Trump a-t-il passé avec le régime monarchique de Rabat pour intégrer le Sahara Occidental dans les fonds d’aide alloués au Maroc, décidés par le Président et approuvés par le Congrès ? Cette décision intervient à quelques jours d’un déplacement programmé du conseiller et néanmoins gendre de Donald Trump, Jared Kushner, à Rabat pour, semble-t-il, préparer le terrain à la visite du Premier ministre israélien au Maroc. Une visite retardée en raison de la réaction hostile de la rue et d’une crainte de voir ce rapprochement déclaré entre le régime chérifien et l’entité sioniste provoquer des manifestations dans un contexte déjà marqué par les contestations du Rif dans le nord du pays.
Il va de soi que l’Algérie constitue une entrave au projet qui consiste à permettre à Israël de s’implanter au Sahel et au Maghreb.
Mais le plan américain a également pour but de mettre la main sur les richesses souterraines de l’Algérie que les géants pétroliers américains lorgnent. L’intérêt est plus particulièrement porté sur le pétrole et le gaz de schiste que l’Algérie entend exploiter à moyen terme pour faire face à ses besoins vitaux. Les Américains sont passés à l’offensive, en s’immisçant dans la rédaction de la nouvelle loi sur les hydrocarbures par le biais de cabinets de consulting américains, selon des sources médiatiques.
Les discours lénifiants des responsables américains à l’égard de l’Algérie «stable» et «alliée stratégique dans la lutte contre le terrorisme» sont à prendre avec des pincettes. L’establishment américain, qui téléguide à partir de Washington un coup d’Etat contre le président vénézuélien, Nicolas Maduro, ne compte pas passer à côté de la manne financière que peut lui procurer le recours à l’extraction des hydrocarbures non conventionnels en Algérie.
C’est dans cette perspective qu’une joint-venture a été créée récemment avec l’américain ExxonMobil, au moment même où une société américaine est en train de s’implanter au Venezuela pour exploiter des gisements de pétrole à Tia Juana, Rosa Mediano et Ayacucho 5 sur une période de 25 ans, révèlent des médias spécialisés, qui précisent que la société américaine «achètera l’ensemble du pétrole produit sur ces gisements et le revendra», en s’appropriant 49,9% des bénéfices.
K. B.
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