Marches planifiées et slogans unifiés : qui tire les ficelles derrière le rideau ?
Par Kamel M. – D’aucuns auront remarqué la parfaite synchronisation des marches contre la candidature de Bouteflika à sa propre succession. Si les citoyens sont libres de s’exprimer sur un sujet qui les concerne directement – l’élection présidentielle –, il n’en demeure pas moins qu’une force occulte semble tirer les ficelles dans l’ombre dans un but inavoué.
Toutes les vidéos postées sur les réseaux sociaux montrant des citoyens, en majorité jeunes, scander des slogans hostiles au cinquième mandat démontrent qu’un fil conducteur lie ces actions de rue qui, cependant, peinent à atteindre les grands centres urbains. La diffusion à grande échelle de ces marches de protestation semble avoir pour objectif de créer une contagion pour créer un climat d’instabilité en Algérie.
Si les manifestations ne sont pas dans l’intérêt des candidats à la présidentielle qui s’opposent à Bouteflika et qui ont légitimement choisi la voie des urnes pour arriver au pouvoir, à qui profitent ces manifestations surmédiatisées ? La campagne anti-Bouteflika a commencé il y de longs mois, bien avant l’annonce de sa candidature à un cinquième mandat. C’est dans les stades que les supporters de certains clubs chauffés à bloc ont commencé à chanter en chœur des refrains appris par cœur, changeant et gagnant en intensité de semaine en semaine.
Algeriepatriotique s’était déjà interrogé dans un précédent article sur les initiateurs de ces actions qui tendaient à faire des gradins une tribune politique où les jeunes se décompressent et crient leur rage contre le chômage, la mal-vie et l’injustice qu’ils dénoncent à travers leurs chants.
Cette action est passée à un nouveau stade : la rue, que les services de sécurité maîtrisent jusqu’à présent, grâce à une longue expérience dans la gestion des mouvements des foules que même les polices occidentales leur reconnaissent. Cette maîtrise permet d’éviter les débordements et l’exacerbation de la colère des citoyens.
Le directeur de campagne de Bouteflika a admis, hier samedi, que l’Etat a failli sur certains aspects concernant la jeunesse, tout en affirmant que le phénomène de l’émigration clandestine n’était pas dû à la misère mais au fait que les jeunes se sentent étouffés.
Des milieux profitent de cette situation pour mettre le feu. Les manifestants savent-ils qui les fait sortir dans la rue tout en restant tapis dans l’ombre ? Les supporters savent-ils qui leur écrit leurs chants de révolte ? Sauront-ils déceler la manipulation ?
K. M.
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