L’ambassadeur d’Algérie à N’Djamena réagit à un article tendancieux sur l’Algérie
Nous publions la mise au point adressée par l’ambassade d’Algérie à N’Djamena à un journal local suite à un écrit tendancieux sur l’Algérie qu’Algeriepatriotique avait commenté dans un précédent article.
L’article publié le 1er février 2019 dans la rubrique «point de vue» sur le site du journal électronique Alwihdainfo, sous le titre «Algérie : grandes manœuvres internationales avant les élections», est devenu un phénomène viral, car repris par d’autres sites, dont le seul souci semble de participer à une opération de propagande hostile à l’Algérie, sans se soucier, le moins du monde, de la crédibilité ou des arrière-pensées des auteurs de cet écrit.
Cet article, signé d’un certain Mounir Al-Hassan, un illustre inconnu dans le microcosme journalistique tchadien et qui est probablement un pseudo journaliste, est un bel exemple de politique fiction. Le sus dit auteur montre une rare prétention à maîtriser les ressorts de la politique interne et étrangère de l’Algérie. Si c’était le cas, il aurait dû «jouer carte sur table» et ne pas se contenter de s’identifier par de simples nom et prénom, mais par une qualité et une identité professionnelles. Cette manière de procéder éclaire d’ailleurs suffisamment sur les intentions et les buts de l’auteur présumé. Présumé car, de par sa nature, sa portée et son contenu pernicieux, cet article a certainement été élaboré dans les laboratoires d’officines occultes.
Le dit «point de vue» n’a, en effet, ni la qualité d’une étude sérieuse ni celle d’une réflexion prospective, telles que celles auxquels nous ont habitués certains «cercles de réflexion» (think tank), comme contribution à la compréhension des relations internationales et des affaires du monde.
Nous avons longtemps hésité avant de commettre ces quelques commentaires dans le cadre de ce droit de réponse, car l’étrange «point de vue» auquel Alwihdainfo a ouvert son espace est le genre d’écrit à ne susciter ni intérêt ni curiosité, mais au mieux de l’amusement.
Sur le fond, l’auteur de l’article fait preuve d’une stupide inconscience en affirmant des inepties qui déroutent par leur audace. Tellement, qu’il est tout à fait évident, pour le lecteur le plus novice, que les pseudo-informations (infox) qui y sont égrenées ont été susurrées par des officines qui n’ont d’autre objectif que d’essayer de nuire à la sérénité d’un processus électoral bien ancré dans la tradition démocratique algérienne. C’est bien entendu peine perdue.
Le lecteur lui-même est en effet surpris, assommé par tant de «certitudes», au point où l’on est tout simplement tenté de croire à un film de science fiction sorti tout droit des studios d’Hollywood. On hésite, il faut l’avouer, entre poursuivre sa lecture ou tourner rapidement la page, devant tant de séniles hallucinations.
L’auteur de l’article Mounir Al-Hassan, qui a accepté de louer son «nom» pour la publication d’un «point de vue» dont le contenu transcende sa petite personne, aurait été plus avisé de mieux soupeser l’affaire avant de commettre un tel forfait. L’article incriminé est, de ce point de vue, inclassable. En tant que «marchandise», il est invendable.
Que le ou les auteurs de cet article se rassurent : l’Algérie se prépare sereinement aux élections présidentielles qui auront lieu le 18 avril 2019 et elle abordera, avec cet important scrutin, malgré les défis de l’heure, une nouvelle étape qualitative dans son devenir vers plus de démocratie et plus de progrès. Rien, au demeurant, ne viendrait perturber la progression assurée du peuple algérien sur la voie du développement et de l’émergence. Celui-ci, qui a combattu l’ogre du terrorisme durant la noire décennie, l’un des plus abjects que l’Afrique ait connu, est sorti, tout seul, sans l’appui d’aucun pays, victorieux de cette épreuve, faisant l’admiration du monde entier.
Mais les succès que le peuple algérien n’a cessé de remporter, durant toute son histoire, sur l’adversité, continuent de déranger certains esprits malades, donnant lieu aux scénarios du type de l’article publié par le sieur Mounir Al-Hassan.
Pour éclairer le public, voici quelques rappels utiles :
- L’Armée nationale populaire, institution nationale, est fermement attachée à ses obligations et devoirs constitutionnels et cela a été maintes fois et imperturbablement affirmé et réitérée par sa plus haute hiérarchie.
- Le rôle de l’Armée nationale populaire est encadré par la Constitution. Ce rôle sacré consiste en la défense de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du pays. Au demeurant, la Constitution algérienne, adoptée par voie référendaire, interdit à l’ANP toute intervention en dehors du territoire national.
- La politique étrangère de l’Algérie est fondée sur des principes et valeurs immuables, héritage de la glorieuse Guerre de Libération nationale : appui aux peuples opprimés en lutte pour leur indépendance, respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des Etats, non ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, attachement aux idéaux d’unité, de paix et de stabilité.
- La question du Sahara Occidental n’a jamais été une «monnaie d’échange» pour la diplomatie algérienne. La cause du peuple sahraoui a suffisamment de soutiens à travers le monde et surtout en Afrique. Sans vouloir entrer dans le vif du sujet, pour des raisons de convenance, il est toutefois malsain, incorrect et irrespectueux pour un «journaliste» de prétendre parler au nom de chefs d’Etat et de pays, en tentant d’exploiter leurs positions diplomatiques dans un scénario inventé de toutes pièces, à l’occasion d’une échéance électorale qui concerne l’Algérie.
Ledit article vise peut-être, également, à «impliquer» l’Algérie dans le conflit du Sahara Occidental, en lui attribuant sournoisement un statut qui n’est point le sien. L’Algérie n’a d’autre statut, en effet, que celui de : 1) pays observateur du processus de règlement initié dans le cadre des Nations unies et de l’Union africaine ; et 2), pays d’accueil des réfugiés sahraouis fuyant les affres de l’occupation.
L’Algérie a fait de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé transfrontalier un axe stratégique de sa politique étrangère. Sans hypocrisie et sans duplicité. La situation au nord du Mali est prise en charge dans le cadre des Accords de paix et de réconciliation nationale patiemment élaborés sous la sage direction de l’Algérie qui en est le chef de file au titre du processus d’Alger. Les insinuations quant à un rôle de l’ANP dans certaines situations liées au contexte malien et régional ne sont que purs fantasmes.
Cette mise au point est rendue nécessaire par le seul souci de recadrer l’auteur présumé de l’article, de corriger certains faits et de permettre aux lecteurs d’Alwihdainfo de faire clairement la distinction entre réalité et imagination.
L’ambassadeur d’Algérie à N’Djamena
Zineddine Birouk
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