Arithmétique politique
Par Sadek Sahraoui – Même très diminué et sur une chaise roulante, le candidat Abdelaziz Bouteflika est pratiquement assuré de se succéder à lui-même le 18 avril prochain. Contrairement à ce que disent ses adversaires, il n’aura pas besoin qu’on lui bourre les urnes pour décrocher son cinquième mandat à la tête du pays. A dire vrai, il n’a en face de lui aucun concurrent réellement capable de lui tenir tête. Ce n’est pas tout.
L’opposition (démocrate et islamiste) vient encore d’échouer dans sa tentative de créer un rapport de force susceptible de changer les termes de l’équation politique algérienne. Aux dernières nouvelles d’ailleurs, le projet d’Abdallah Djaballah de fédérer l’opposition autour d’une candidature unique commence à enregistrer défection après l’autre. Lors de leur réunion de demain, Abdellah Djaballah, ses partisans et ses partenaires politiques se rendront compte, très vite et une fois de plus, que ce n’est pas demain la veille que l’opposition, dans son large spectre, réussira à bâtir un Smig politique. Même les islamistes qui étaient jadis disciplinés n’arrivent plus à s’entendre. C’est en rangs dispersés qu’ils affrontent la présidentielle prochaine.
Alors qui peut bien tenir tête à Abdelaziz Bouteflika ? Abdelaziz Belaid ? Le général Ghediri ? Abderrazak Mokri ? Allons donc ! Pour qu’ils puissent avoir une chance, il faudrait qu’ils soient soutenus par au moins des partis politiques aussi puissants que le FLN et le RND. Ce qui est très loin d’être le cas.
Faire le buzz sur les réseaux sociaux ou alimenter des petites conversations sympathiques dans les salons cossus d’Alger ne suffit pas. En politique et comme dans beaucoup d’autres domaines, tout est une question d’arithmétique…de nombre. Et pour l’opposition, le compte est encore loin d’être bon.
Aujourd’hui, le vrai seul grand adversaire du président Bouteflika est l’abstention. Le défi pour tous ceux qui battront sa campagne sera justement de convaincre que ce cinquième mandat n’est pas un mandat de trop et qu’il n’est pas un saut dans l’inconnu.
S. S.
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