L’offensive des industriels algériens à l’international fait peur à certains
Par Kamel M. – L’affaire de la destruction d’un lot de boissons de la marque algérienne Rouiba par les autorités douanières libyennes n’a pas révélé tous ses secrets. Le directeur général de la marque, Sahbi Othmani, a, en effet, laissé entendre que la présence en force de ce label national dans des pays comme la Tunisie, la Libye et la Mauritanie, n’est pas au goût d’un pays de la région qui craint de voir les opérateur algériens «envahir» les marchés maghrébin et africain, mais aussi européen.
De nombreux industriels algériens se sont tournés vers l’international ces dernières années à la lumière des mesures décidées en haut lieu pour encourager l’investissement et en finir avec la dépendance quasi-totale aux ressources pétrolières.
Les secteurs de l’agroalimentaire, de l’électronique et des cosmétiques accaparent la part du lion dans cette offensive des marques algériennes à l’étranger. Une offensive qui va en se renforçant et intégrera d’autres secteurs dans les quelques années à venir, notamment celui de l’automobile qui connaît, lui aussi, un grand essor. A la dizaine de marques qui dominent le marché actuellement, s’ajouteront de nombreuses autres qui «se comptent par dizaines» et qui «se bousculent au portillon», selon le ministre de l’Industrie, Youcef Yousfi.
La foire des produits algériens qui s’était tenue à Nouakchott avait fait grincer des dents au Maroc, qui se voit ainsi concurrencé dans ce qu’il considère comme sa chasse gardée, à savoir l’Afrique de l’Ouest où l’Algérie compte s’imposer en tant que première puissance économique du continent. Elle en a les moyens et les autorités marocaines le savent.
L’incident de Ras Jdir a le mérite d’alerter les opérateurs économiques nationaux sur une guerre secrète qui est déclarée au «made in Algeria». Une guerre qu’ils devront affronter en unissant leurs forces et dans laquelle nos services diplomatiques ont un rôle important à jouer.
K. M.
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