Opposition sélective
Par Mohamed El-Ghazi – Le directeur de campagne du général Ghediri, Mokrane Aït Larbi, a annoncé que le candidat à la magistrature suprême ne participerait pas à la rencontre prévue chez Djaballah. Cette défection et d’autres prédestinaient l’initiative du chef de file du FJD à un échec avant même son lancement.
Une question mérite d’être posée : pourquoi cette opposition a été si prompte à se rencontrer dans la capitale française, au siège de la chaîne Al-Magharibiya, appartenant au fils d’Abassi Madani et à ses deux associés marocain et qatari, mais a opposé une fin de non-recevoir à l’invitation de Djaballah à Alger ?
A cette rencontre parisienne, qui n’est pas sans rappeler celle de Sant’Egidio en 1995 à Rome, un ancien membre de la direction du FFS et le secrétaire général du RCD avaient répondu présents – deux partis de l’opposition qui se disent pourtant non concernés par la présidentielle du 18 avril, qu’ils ont décidé de boycotter. Un représentant du candidat Ali Ghediri était de la partie aussi, auprès de ceux de Talaie El-Hourriet, du MSP et de Jil Jadid.
Pourquoi cette tendance de l’opposition algérienne à s’exprimer depuis ou avec l’étranger, bien que des tentatives d’ingérence étrangère dans les affaires internes de notre pays sont régulièrement révélées ? Certains partis de l’opposition, divisés pour des raisons de course au de leadership et d’orientation idéologique, ne se gênent pas d’aller chercher un soutien auprès d’Etats et d’organisations internationales, leur donnant l’occasion de se mêler de ce qui ne les regarde pas. Des chancelleries étrangères sont même coutumières de rencontres avec certains de ces partis politiques algériens.
Une partie de l’opposition algérienne, celle des salons, sans ancrage populaire, a perdu toute crédibilité et a cessé, depuis fort longtemps, de jouer son rôle sur la scène politique nationale. Au lieu de se reconstruire en ces temps cruciaux, elle pérennise le statu quo par ses calculs égoïstes.
M. E.-G.
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