Présidentielle 2019 : début de fronde dans les médias publics ?
Un vent de colère et de réprobation commence à gagner les rédactions de certains médias publics. Cette fois, la fronde n’a rien à voir avec les questions salariales. Le problème est d’une toute autre nature. De nombreux journalistes ont protesté aujourd’hui énergiquement contre la décision de leurs responsables de faire l’impasse sur les importantes marches de protestation contre le cinquième mandat du président sortant Abdelaziz Bouteflika qui se sont déroulées, hier, un peu partout dans le pays.
Dans un message posté ce matin sur son mur Facebook, Meriem Abdou, journaliste réputée de la Radio algérienne Chaîne 3, primée plusieurs fois par le passé pour la qualité de son travail, a ainsi annoncé sa décision de démissionner de son poste de rédactrice en chef pour dénoncer le black-out opéré par son employeur sur les manifestations d’hier. «Moi, Meriem Abdou, j’ai décidé de déposer dès demain ma démission de mon poste de rédactrice en chef membre de l’encadrement de la Chaîne 3», annonce notre consœur, qui ajoute : «Je refuse catégoriquement de cautionner un comportement qui foule aux pieds les règles les plus élémentaires de notre noble métier.»
Une autre journaliste de Canal Algérie, Samia S., reprend et partage carrément sur son mur Facebook le post d’un de ses confrères d’un média privé invitant «le pouvoir à arrêter son cinéma» et à «éviter un choix coûteux pour le pays».
L’indignation semble également la même dans les journaux publics et à l’agence Algérie presse service (APS). Pour ce dernier cas, de nombreux confrères disent se plaindre de n’être «envoyés que pour couvrir les actions des partis de l’alliance présidentielle». Certains expliquent d’ailleurs les pertes de clients par des «choix éditoriaux contestables», «improductifs» et «dépassés». Au-delà, de nombreux observateurs jugent «décevante» la production de l’APS ces dernières années, surtout au regard des moyens matériels et humains mis à sa disposition.
S. S.
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