RCD : «Il est urgent d’ouvrir une issue qui redonne espoir aux Algériens»
Par Hani Abdi − Le RCD qualifie les manifestations pacifiques du vendredi 22 février de «mouvement de rejet de la mascarade» électorale du 18 avril prochain. Ce parti, qui a opté pour la non-participation à la présidentielle, considère que «par leur nombre et le contenu de leurs revendications, elles ont aussi et surtout clamé haut et fort leur refus du maintien d’un système politique qui dénie au peuple algérien, depuis le premier jour de l’indépendance, sa souveraineté et son droit à choisir ses institutions et ses mandants».
Tout en mettant en garde contre la tentation de l’usage de la violence, la formation de Mohcine Belabbès «rend hommage aux populations qui ont défilé dans le calme pour exprimer leur haine du système de la hogra, de l’opacité et de la corruption». Le RCD estime dans ce sillage qu’«il est urgent d’ouvrir une issue qui redonne espoir et qui mobilise le pays pour une alternative démocratique et pacifique». Il considère que «les tenants de la présentation de la candidature de Bouteflika ou d’une autre candidature de substitution pour maintenir un régime d’oppression doivent tirer les seules conclusions qu’appelle le référendum populaire du 22 février : la fin du système qui sévit depuis 1962».
«Acculée au désespoir et à la harga, la jeunesse algérienne, qui fut l’avant-garde et la substance de ces manifestations historiques, a démontré sa pleine détermination à obtenir le changement et simultanément a administré, par son calme, une leçon de civisme et de fraternité», insiste le RCD, pour lequel les jeunes Algériens sont décidés à prendre leur destin en main pour vivre libres et dignes dans leur pays.
Ce parti estime que cette jeunesse, «instruite par les usurpations de ses sacrifices en 1988, avertie du sort réservé au président Boudiaf qui lui a redonné espoir», ne se laissera pas, cette fois, voler son combat par «des carriéristes qui veulent réduire son engagement au rejet d’un cinquième mandat, certes indigne, humiliant et désormais dépassé, mais qui n’est que la face émergée de l’iceberg qui menace la nation».
Pour le RCD, l’heure n’est pas au vote mais au bilan d’un désastre qui peut engloutir l’Algérie. «L’urgence est à la recherche sereine et lucide des voies les plus pertinentes pour assainir la scène politique. Une fois les règles et les mécanismes de restitution de la souveraineté citoyenne définis et admis, l’heure des compétitions électorales viendra naturellement», estime cette formation, qui se réfère aux Tunisiens qui ont su faire face au pire grâce à leur patriotisme.
Le RCD appelle ainsi à éviter toute forme de précipitation ou d’opportunisme et à prendre le recul nécessaire pour un audit national qui précèdera un nouveau départ.
H. A.
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