Ali Benflis appelle Bouteflika à se retirer de l’élection présidentielle
Par Hani Abdi − Le parti Talaie El-Hourriyet d’Ali Benflis appelle les hauts responsables du pays à saisir le message du peuple, qu’il considère comme clair et limpide.
Pour le parti de Benflis, les marches populaires contre le cinquième mandat est un signe du rejet des Algériens de la continuité. Talaie El-Houriyet appelle ainsi le président Bouteflika «au renoncement au cinquième mandat, une exigence et une nécessité nationales pour préserver la stabilité du pays, la cohésion de la nation et la continuité de l’Etat national».
Aussi cette formation appelle-t-elle dans le même contexte au «départ immédiat du gouvernement contesté et décrié à travers tout le pays et son remplacement par un gouvernement dirigé et composé de personnalités indépendantes, au-dessus de tout soupçon, aux qualités morales et aux compétences avérées, pour assurer une gouvernance efficiente du pays, réunir les conditions et préparer des élections pour permettre l’expression libre et souveraine du peuple algérien pour le choix de ses dirigeants».
Talaie El-Hourriyet considère, à cet égard, que ladite Haute Instance indépendante de surveillance des élections, qui a montré sa totale inefficacité et son échec lors des scrutins précédents, est un obstacle à la tenue d’élections crédibles et au respect de la volonté populaire. Le parti de Benflis salue les marches de protestation contre le régime politique en place, plus particulièrement contre le cinquième mandat. Il se félicite du caractère pacifique de cette protestation populaire contre ce coup de force du pouvoir politique en place et le haut degré de civisme et de maturité des manifestants.
Il soutient, sans réserve, le droit constitutionnel des citoyens à «manifester publiquement et pacifiquement leur opposition à une décision irresponsable qu’ils ont ressentie comme une humiliation et une provocation et contre un régime qui se prépare à détourner, une fois de plus, la volonté populaire pour sa survie». Il constate que «les impressionnantes marées humaines qui ont investi les rues n’ont eu besoin ni de mots d’ordre officiels de l’opposition, ni d’injonctions d’officines étrangères pour exprimer haut et fort leur rejet de la politique du fait accompli».
«Les manifestants n’ont été retenus ni par la stratégie de la peur que brandit le pouvoir comme le retour aux années difficiles de la décennie 1990 ni encore les dérapages dudit ‘’printemps arabe’’ ni par les menaces de répression», affirme ce parti qui tranchera la question de sa participation à la présidentielle le 28 février.
Le parti de Benflis relève, par ailleurs, l’attitude mesurée des forces de l’ordre qui ont encadré les manifestants. Il exprime, cependant, ses inquiétudes face aux menaces de recours à la force pour réprimer les manifestations, proférées par des responsables politiques et met en garde les autorités publiques contre toute provocation et les dérapages que la répression des manifestations peut entraîner.
H. A.
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