Mokri : «Une guerre froide règne au sommet du pouvoir»
Par R. Mahmoudi – Dans un entretien accordé à Al-Charq Al-Awsat, le président et candidat du MSP à l’élection présidentielle, Abderrazak Mokri, estime que le président Abdelaziz Bouteflika «a créé des équilibres qui ont fait que tous ceux qui l’entourent aspirent à lui succéder mais n’arrivent pas à s’entendre sur une seule personne. Ce qui les oblige à continuer à soutenir le Président et à poursuivre leur guerre froide jusqu’à sa mort». Et d’ajouter : «Celui qui aura, à ce moment-là, la mainmise sur l’institution militaire, en l’instrumentalisant ou en la phagocytant, fera basculer le rapport de force en sa faveur.» Dans le même sillage, Mokri craint que le débat autour du cinquième mandat soit récupéré dans le cadre d’«une lutte de clans au sein du système».
Interrogé sur les manifestations populaires contre le cinquième mandat, le chef de file du MSP juge que les partis politiques ne doivent pas songer à «récupérer» ce mouvement parce que, d’abord, cela risque de fournir l’occasion au pouvoir de le réprimer et puis, dit-il, «ce n’est pas logique que les partis aspirent à conduire une contestation à laquelle ils n’ont pas appelé».
«Les partis doivent la soutenir et l’entretenir pacifiquement mais il est préférable qu’ils n’en prennent pas la tête en ce moment.» Mais il espère toujours que cette nouvelle donne – la contestation populaire – pèse dans les rapports de forces en faveur d’un changement démocratique.
R. M.
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