Second faux pas de Mouad Bouchareb : trois hommes dans le collimateur
Par Houari A. – La mise au point était nécessaire. Le FLN a expliqué sur son site officiel que les propos de son secrétaire général ont été «mal compris». «Ce n’est pas au peuple que Mouad Bouchareb s’adressait mais aux partis de l’opposition», corrige l’ancien parti unique.
Le successeur peu prolixe du très bavard Djamel Ould-Abbès avait affirmé que «ceux qui rêvent d’un changement peuvent attendre !». Un dérapage qui dénote le manque d’expérience de celui qui a été propulsé sur le devant de la scène dans la précipitation et sans y avoir été suffisamment préparé.
L’explication du FLN est tirée par les cheveux. Qu’il ait parlé du peuple ou qu’il ait visé les partis opposés au cinquième mandat, le chef de file de la première formation politique et locomotive de l’alliance présidentielle a commis l’erreur de révéler le fond de sa pensée et de celle de ses pairs au sein du conglomérat de partis qui ont appelé le président Bouteflika à se porter candidat à sa propre succession.
Quelques jours auparavant, le patron du FLN commettait une autre erreur au Parlement dont il est également le président. Mouad Bouchareb avait fixé la date de la présentation de la déclaration de la politique générale du gouvernement sans en référer au bureau de l’Assemblée, avait affirmé une source au sein de l’APN qui a requis l’anonymat. Le successeur de Saïd Bouhadja a ainsi transgressé le règlement intérieur de la chambre basse au point de provoquer une colère sourde dans les coulisses de l’hémicycle Zighout-Youcef.
La situation politique étant très sensible, la moindre déclaration émanant des responsables les plus exposés, notamment le Premier ministre et néanmoins secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, son frère-ennemi du FLN, Mouad Bouchareb, et le revenant Abdelmalek Sellal, directeur de campagne d’Abdelaziz Bouteflika, est scrutée à la loupe.
Les deux fourvoiements de Mouad Bouchareb risquent de ne pas être les seuls au vu de l’intense effort de persuasion qui attend les partis de l’alliance présidentielle, après qu’une partie de la rue a exprimé de façon véhémente son refus du cinquième mandat.
H. A.
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