Appel des intellectuels au soutien des marches pacifiques pour le changement
Par Hani Abdi − Une déclaration d’universitaires et intellectuels algériens a été lancée aujourd’hui pour soutenir la mobilisation de la société pour le changement politique. Ces intellectuels et universitaires appellent à une implication directe dans cette dynamique visant le changement.
« Nous, universitaires et intellectuels signataires de ce texte, sommes convaincus que des positions claires et courageuses revêtent, à cet instant historique et décisif, une importance particulière pour l’avenir de l’Algérie», lit-on dans l’appel signé par 29 universitaires et intellectuels.
«Face à la prise de conscience exprimée par la société refusant la politique de la soumission au pouvoir absolu, nous, universitaires et intellectuels, ne pouvons passer outre l’opportunité de la transformation sociale et politique d’une société qui aspire à vivre dans la dignité, la liberté et le bien-être», ajoute-t-on, estimant qu’«une société dont les membres revendiquent la reconnaissance de leur statut en tant que citoyens, membres d’une communauté nationale, fière et solidaire dans ses différences». «Dans ce contexte exceptionnel, nous appelons tous les universitaires et intellectuels libres et dignes à exprimer leur solidarité et leur totale adhésion au processus de changement que la société algérienne demande», ajoutent-ils, considérant qu’«avant de projeter un vrai projet social et politique, l’universitaire et l’intellectuel doivent nourrir une relation existentielle avec leurs concitoyens ; avant d’être doté d’une conscience politique, ils doivent être conscients de leur appartenance pleine et entière à leur communauté».
«L’intellectuel ne peut pas être à la marge. Il doit entendre le message de la société à laquelle il appartient. En effet, si nous, universitaires et intellectuels, n’intégrons pas la société dans nos préoccupations ; si nous ne nous engageons pas moralement et politiquement à porter les aspirations de notre société, nous nous condamnons à être invisibles, inaudibles», soutient-on.
Les rédacteurs de cet appel refusent de rester les bras croisés : «Nous sortirons par la petite porte du futur de notre société qui prend son avenir en main et en dessine les contours. Nous nous priverons des moyens de nous affranchir des contraintes d’un régime caractérisé par l’autoritarisme, la hogra, l’esprit rentier, la médiocrité, le clientélisme et la corruption. Nous participerons à la reproduction des échecs passés.» Et d’ajouter : «Nous avons, en ces moments précis, une responsabilité historique.» Ils considèrent que leur engagement comme universitaires et intellectuels consiste à accompagner la société en marche. Ils appellent à «ne pas répondre aux provocations et à toutes sortes de violence, car la violence est l’arme des faibles. L’arme des Algériens dignes est le projet pacifique et légitime qu’ils veulent bâtir».
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