Révélation : les autorités françaises «terrifiées» par la situation en Algérie
Par Kamel M. – C’est le chroniqueur du Nouvel Observateur qui le révèle. Début février, affirme-t-il, un «haut responsable français» a été interrogé sur «ce qui inquiétait le plus» le président français, Emmanuel Macron. Le responsable a alors répondu que «le cauchemar du président de la République, c’est l’Algérie». «Les plus hautes autorités de l’Etat sont terrifiées par la perspective d’une grave déstabilisation de notre ancienne colonie après la mort de Bouteflika [président depuis 1999]», aurait encore affirmé ce responsable.
«On imagine aisément qu’aujourd’hui l’Algérie est plus que jamais le sujet numéro un des préoccupations de l’Elysée», commente l’hebdomadaire socialiste français, fondé par Jean Daniel, estimant qu’«une grave crise politique dans ce pays si proche – à la suite d’une révolte de la jeunesse et/ou d’une disparition de son Président – risque, en effet, de poser des problèmes considérables à la France».
Le média français révèle, par ailleurs, le contenu d’un «document confidentiel du Centre d’analyse, de prévision et de stratégie du Quai d’Orsay» qui s’intéressait à ce que l’organisme officiel français a appelé «la nécrologie prospective», comprendre les conséquences possibles du décès du président Bouteflika en fonction. «La mort d’un dirigeant, était-il écrit dans cette note du 2 décembre 2014, adressée au ministre Laurent Fabius et à laquelle nous avons eu accès, n’est pas forcément source de crise, mais plusieurs pays présentent une fragilité particulière lorsqu’ils réunissent les trois facteurs suivants : l’âge avancé du dirigeant, la concentration excessive du pouvoir, l’absence de mécanisme de succession», lit-on dans le rapport auquel fait référence le chroniqueur du Nouvel Observateur, Vincent Jauvert.
Le Quai d’Orsay donne cinq raisons aux retombées d’une crise politique dans notre pays. «L’Algérie est l’un des principaux fournisseurs d’énergie de la France (10% du gaz importé)», souligne le rapport qui précise qu’«en cas de déstabilisation profonde du pays, des centaines de milliers de jeunes pourraient tenter de rejoindre la France par tous les moyens (…) d’autant que l’immigration algérienne en France et sa descendance est nombreuse et attentive à ce qui se passe de l’autre côté de la Méditerranée». Le Quai d’Orsay rappelle, enfin, que «la précédente crise politique algérienne à la fin des années 1980 a ouvert la voie aux djihadistes qui ont semé la terreur dans le pays pendant une décennie et menacé la France à plusieurs reprises».
K. M.
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