Des militants s’opposent à Bouchareb : l’élection présidentielle mine le FLN
Par Hani Abdi – Des militants du FLN s’élèvent contre ce qu’ils considèrent comme une «direction illégitime» du parti, incarnée par Mouad Bouchareb, le nouveau promu président de l’APN.
Par une déclaration rendue publique, des militants du vieux parti à Oran se démarquent de l’actuel directoire et de son président au «discours provocateur» dans un contexte politique tendu. Ces frondeurs appellent clairement Mouad Bouchareb à quitter le parti et invitent les membres du comité central à se «réveiller» pour remettre sur les rails cette formation qui a «dévié», selon eux, de sa «ligne politique historique». Ces contestataires, qui estiment qu’ils doivent être en phase avec la volonté du peuple, allusion faite aux manifestations contre le cinquième mandat, imputent la situation actuelle du FLN aux crises successives qu’il a connues ces vingt dernières années.
Des crises qui auraient profité, ajoutent ces frondeurs, aux «intrus qui ont pu progresser rapidement» au détriment des «vrais militants». La fronde contre le directoire du FLN n’est pas circonscrite à Oran. Des militants de la kasmate FLN de Khenchela ont déjà exprimé leur désapprobation de l’orientation politique de la direction du parti en démissionnant collectivement. Ces contestataires ne sont pas seuls.
Selon des sources sûres, d’anciens cadres du FLN se sont réunis ces derniers jours pour examiner la situation interne du parti et la situation générale du pays. Ces anciens cadres du parti, qui ont eu à dénoncer dans un passé récent la politique des directions successives du FLN, ont décidé de reprendre attache avec les militants et les membres du comité central afin d’œuvrer ensemble à reprendre les rênes du parti. Pour certains, il y va de la pérennité du parti.
L’intention de candidature exprimée par Saïd Bouhadja, débarqué il y a quelques mois de son poste de président de l’APN, aggrave les fissures au sein du FLN. En effet, Saïd Bouhadja, ancien moudjahid, bénéficie de la sympathie d’une partie d’élus, de cadres, d’anciens cadres et de militants du parti.
Si sa candidature à la présidentielle se confirme, cela risque d’aggraver les divisions au sein de ce parti qui ne cesse de faire parler de lui.
H. A.
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