Le Nouvel Observateur et l’Algérie : à quoi joue le Parti socialiste français ?
Par Karim B. – C’est la seconde fois que l’hebdomadaire socialiste Le Nouvel Observateur se distingue par une «exclusivité» sur l’Algérie, et il n’est pas dit qu’il n’y en aura pas d’autres.
Après les aveux «secrets» obtenus auprès de sources proches des plus hautes sphères dirigeantes en France qui seraient «terrifiées» par la situation qui prévaut en Algérie, Le Nouvel Observateur sort des tiroirs poussiéreux de l’ancêtre des services secrets français, le SDECE, une note classée secrète sur Abdelaziz Bouteflika, alors ministre des Affaires étrangères.
Sous le titre incitatif «Ce que révèlent les archives secrètes de la France sur Bouteflika», le média français reprend à son compte les qualificatifs usités par les agents du SDECE. «C’est en Machiavel imbu de lui-même et corrompu que ces archives dépeignent celui qui, en 1963, prend la tête de la diplomatie algérienne, à 26 ans seulement», lit-on, en effet, dans ce document dépoussiéré 56 ans après sa rédaction.
Pourquoi cet hebdomadaire ressort-il cette fiche maintenant ? Le Nouvel Observateur laisse-t-il entendre que le Parti socialiste duquel il est proche a choisi son candidat à la présidentielle algérienne ? Ce même Parti socialiste connu pour son ingérence permanente dans les affaires internes de l’Algérie depuis l’évènement de François Mitterrand au pouvoir. L’ancien ministre de l’Intérieur durant la colonisation semble avoir légué à ses camarades de la rue de Solferino l’héritage peu glorieux de son passage à l’Hôtel de Beauvau au moment du déclenchement de la Guerre de libération nationale.
Opposé à l’indépendance de l’Algérie, François Mitterrand déclare, le 12 novembre 1954, à la tribune de l’Assemblée nationale française : «La rébellion algérienne ne peut trouver qu’une forme terminale : la guerre», en ajoutant que «l’Algérie, c’est la France».
Le Nouvel Observateur s’immisce dans les affaires de l’Algérie et fait sien le fameux «droit d’ingérence» inventé par un autre socialiste, Bernard Kouchner, dont on connaît les conséquences de son interventionnisme belliqueux en Libye et en Syrie aux côtés de son acolyte Bernard Henri-Lévy.
K. B.
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