Ce député français d’origine algérienne qui s’est opposé à Macron au Parlement
Par Kamel M. – Il s’appelle Brahim Hammouche et est député de Moselle, dans l’est de la France. Français d’origine algérienne, le Dr Brahim Hammouche – il est psychiatre – a été le seul élu de La République en Marche (LREM) à avoir voté contre un texte proposé par son propre camp appelé «loi anticasseurs».
«Une démocratie sans contradiction, sans manifestation, sans expression du mécontentement n’est plus une démocratie», a souligné le député franco-algérien au micro d’un chroniqueur de l’émission «Quotidien» diffusée par TMC.
Pour Brahim Hammouche, la loi anticasseurs, préparée dans la hâte suite au mouvement des Gilets jaunes, «montre une forme d’autoritarisme». «Je ne dis pas que ce pouvoir est autoritaire, je dis [que] demain, il se peut qu’un pouvoir autoritaire se mette en place et aura tous les outils pour pouvoir faire – je dirais – la sale besogne», a argué Brahim Hammouche.
Au journaliste qui lui rappelait la phrase culte de Jean-Pierre Chevènement qui affirmait qu’«un ministre, ça ferme sa gueule et si ça veut l’ouvrir, ça démissionne», le député LREM a rétorqué, avec ironie, que «quand on est député, on ne peut pas devenir ministre, on ouvre sa gueule».
Brahim Hammouche est passible de sanctions pour ce qui pourrait être qualifié de non-respect à la solidarité partisane. Mais le député ne semblait pas inquiet outre-mesure par cette éventualité, se montrant, au contraire, serein et convaincu de la justesse de son vote par lequel il exprime sa crainte de voir la loi proposée par Macron servir d’instrument législatif pour porter atteinte à la liberté de manifester en France.
Une cinquantaine d’autres députés LREM se sont abstenus de voter la loi anticasseurs, créant ainsi un malaise au sein du parti fondé par Emmanuel Macon dans le sillage de sa démission du gouvernement socialiste sous François Hollande.
Le courage de Brahim Hammouche devrait faire des émules et inciter d’autres députés à faire barrage à Macron dont la politique semble, à leurs yeux, avoir dévié de sa trajectoire initiale depuis son avènement au pouvoir en mai 2017.
K. M.
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