Il a empêché un autre candidat de se confier à la presse : que cache Nekkaz ?
Par Kamel M. – L’extravagant Rachid Nekkaz a été pris en flagrant délit de «censure» à Médéa. Au sortir d’un conclave raté de quelques candidats à la présidentielle au domicile de l’ancien député Tahar Missoum, dit «Spécifique», l’influenceur sur les réseaux sociaux qui sillonne le pays depuis des mois pour dénoncer le régime en place a interrompu, d’une manière subtile et rusée, le chroniqueur d’Al-Magharibiya, Ghani Mehdi, qui dénonçait une manipulation.
Au moment où ce dernier entamait sa déclaration, Rachid Nekkaz a fait irruption de façon brutale pour prier l’orateur de se taire. «Excusez-moi ! Juste une minute !» s’est écrié un Rachid Nekkaz paniqué. Et de susurrer dans l’oreille de Ghani Mehdi : «Il y a une chose que j’ai oublié de te dire», en répétant à l’endroit des journalistes incrédules : «Excusez-moi ! Juste une minute !», histoire de détourner leur attention de sa manœuvre qui trahit un désaccord profond entre les candidats qui devaient se réunir chez Tahar Missoum.
On voit dans une vidéo filmée par les journalistes présents Rachid Nekkaz prenant Ghani Mehdi par le bras et l’incitant à le suivre loin des caméras et lui répétant à voix basse : «Viens avec moi, juste une minute !» Ce dernier, sceptique et visiblement gêné, s’exécute et suit Nekkaz qui le force presque à s’éloigner des médias.
Auparavant, Ghani Mehdi avait fait une première déclaration dans laquelle il saluait la rencontre de plusieurs candidats chez «notre frère Tahar Missoum qui nous a ouvert ses portes» aux fins de «discuter de la possibilité de présenter un candidat unique» à la présidentielle. Mais le ton change radicalement quand le polémiste laisse entendre qu’il a été manipulé, vraisemblablement par Rachid Nekkaz qui semble avoir joué un rôle central dans cette rencontre avortée.
«J’étais étonné par un changement imprévu de l’ordre du jour et par la présence de certaines personnes dont je ne savais pas qu’elles allaient participer à cette réunion», a dénoncé le candidat, précisant que le général Ali Ghediri n’a pas pris part à la rencontre «bien que Tahar Missoum ait cité son nom parmi les participants». «D’autres personnes que je ne connais pas sont entrées et dont il s’est avéré par la suite que ce sont elles aussi des candidats à la présidentielle», ajoute Ghani Mehdi qui révèle que «le débat est sorti du sujet principal qui était de trouver une solution adéquate au blocage politique». Ghani Mehdi n’en dira pas plus, Rachid Nekkaz l’en ayant empêché.
Qu’a voulu cacher Rachid Nekkaz, qui s’est exhibé en chemise kaki bariolée style militaire à Annaba et d’habitude si prompt à se servir des médias pour les besoins de sa propagande ?
K. M.
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