Suspecte couverture des marches en Algérie par les médias français
De Paris, Mrizek Sahraoui – Couvrir les événements où ils se passent dans le monde est bien évidemment le rôle de la presse. Mais, consacrer un article à chaque tour des aiguilles d’une montre sur un sujet donné peut donner lieu à différentes interprétations.
La couverture sans pareille, en effet, à travers la presse internationale des marches qui ont eu lieu ces derniers jours en Algérie par les médias français, tous supports confondus, surtout dans leur version numérique, a surpris par sans ampleur. Suivre de très près les événements qui se déroulent dans un pays, l’Algérie dans le cas d’espèce, est une chose, se focaliser avec une telle frénésie en est une autre, surtout lorsque l’on relève dans les différentes publications une certaine forme de délectation comme si on attendait ce jour et on espère que cela dure.
Chacun y va de ses propres conjectures avec le concours, bien entendu, de tous les pseudo-spécialistes de l’Algérie issus des deux bords de la Méditerranée, qui émettent, péremptoires, des avis sur la suite des événements, dont certains nous prédisent le chaos, en réalité des hypothèses qui relèvent de la cartomancie plus que d’analyses pertinentes.
Cette course médiatique effrénée sur la couverture des marches pacifiques qui se déroulent en Algérie cache mal la volonté de changer de sujet, la révolte des Gilets jaunes, en l’occurrence, dont on annonce la mort imminente.
«Faut-il rappeler que la question dont il s’agit est algéro-algérienne ?» souligne une source qui affirme que tout en n’ayant pas mandat pour parler au nom du peuple algérien, «nous le savons, jamais il (le peuple algérien, ndlr) n’acceptera les auspices étrangères, ni qu’une entité puisse s’arroger un quelconque droit d’ingérence, d’où qu’elles viennent».
Un constat partagé par un commentateur qui réagit à l’«analyse» de Renaud Girard, grand reporter au service international du Figaro, sur la situation en Algérie. «Il est dommage que les médias français qui ont une influence sur le peuple algérien ne jouent pas le jeu de l’équilibre informatif, sans passer par la case de jeter de l’huile sur le feu», regrette ce lecteur.
M. S.
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