Que veut Mokri ?
Par R. Mahmoudi – Le président et désormais ex-candidat du MSP à la présidentielle du 18 avril estime que le contenu de la lettre du président de la République, lue par son directeur de campagne, semble s’inspirer largement de l’initiative pour le consensus national, lancée il y a quelque mois par son parti.
Pour Mokri, la promesse faite par le chef de l’Etat d’organiser une élection présidentielle anticipée, dans un délai d’une année, était déjà énoncée dans la fameuse initiative du MSP, qui réclamait, entre autres, le report de la présidentielle et la mise en place d’une période de transition de six mois, assortie d’une feuille de route consensuelle, avec la désignation d’un Président et d’un gouvernement consensuel.
Le chef de l’Etat, lui, propose une élection anticipée pour permettre la désignation d’un successeur qui sera discutée dans une conférence nationale «inclusive», qui aura également comme mission de proposer un amendement profond de la Constitution, qui peut toucher à tout, sauf aux «constantes nationales» et au caractère républicain de l’Etat.
Comme on peut le constater, les deux propositions se recoupent, en effet, largement. Et l’on comprend mieux, maintenant, l’enthousiasme affiché, il y a quelques semaines, par Abderrazak Mokri, qui se voyait comme le partenaire privilégié du pouvoir, avant que son projet tombe à l’eau. Selon lui, c’était le refus des partis de l’opposition qui aurait amené les décideurs à sursoir, à la dernière minute, à leur plan.
N’arrêtant pas de faire des révélations, le chef du MSP a déclaré, lors d’une conférence de presse tenue, lundi, que son parti venait d’adresser un «document» au pouvoir, qu’il a promis de publier dans les prochains jours. Qu’a-t-il encore à dire au pouvoir, après avoir retiré sa candidature et affirmé son soutien aux manifestants qui réclament la tête du Président ?
R. M.
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