Ghediri perd son aura
Par R. Mahmoudi – La cote populaire du général à la retraite Ali Ghediri est en continuelle baisse depuis quelques jours alors qu’il jouissait jusque-là d’un élan de sympathie auprès de l’opinion que lui enviaient les chefs de l’opposition traditionnelle.
Déjà parti avec un handicap sérieux en matière de communication, l’homme, sans expérience politique, ni charisme, voyait son capital confiance s’éroder chaque jour un peu plus. Le retrait inopiné de son directeur de campagne, Mokrane Aït Larbi, a été, pour lui, comme un coup de grâce. Mais tout avait sérieusement basculé lors du dépôt du dossier de candidature à la présidentielle auprès du Conseil constitutionnel, dimanche dernier. La diffusion instantanée d’un récépissé de dépôt sur lequel est mentionné le nom d’Aït Larbi, se substituant au candidat, a tout d’un coup semé le doute au sein de l’opinion, où l’on soupçonne désormais ce tandem de servir de béquille au pouvoir en légitimant, en amont, l’absence du président Bouteflika pour déposer son dossier de candidature qui devait être représenté par son directeur de campagne.
Aït Larbi, dans une première réaction, a accusé le pouvoir d’avoir monté un plan pour déstabiliser son candidat mais cela n’a pas pu convaincre les gens. Il n’en fallait pas plus pour que Ali Ghediri devienne la cible d’une campagne acharnée sur les réseaux sociaux, où «le candidat de la rupture» qu’il fut est désormais décrit comme «un suppôt du pouvoir» et soupçonné d’être là pour servir de «voie de secours» pour un pouvoir aux abois.
Les plus soupçonneux voient en lui «le véritable candidat du système». Ses fans les plus enthousiastes se disent, eux, déçus surtout par son absence totale sur le terrain pour soutenir la contestation citoyenne et participer aux grandes marches hebdomadaires. Sur la Toile, l’on ne se gêne plus de le railler au même titre que les figures les plus honnies du «système». «Il n’a jamais été bousculé dans une manifestation ; son cortège n’a jamais été stoppé par des policiers ; il n’est jamais descendu dans la rue. Partez donc maintenant avant de venir !» persifle un internaute qui résume tout le désenchantement ressenti par une partie de ses partisans.
R. M.
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