Les suggestions de Farouk Ksentini au Conseil constitutionnel
Par R. Mahmoudi Après la clôture des dépôts de dossier de candidature à la présidentielle, tous les regards sont désormais tournés vers le Conseil constitutionnel qui, du coup, devient la principale cible des manifestants et de l’opposition.
L’objectif de ces pressions : amener cette institution à invalider la candidature d’Abdelaziz Bouteflika. Pour les opposants du cinquième mandat, c’est la dernière carte à jouer, même s’ils savent qu’ils ont si peu de chances d’y arriver. Les avocats ont donné le ton en organisant, mercredi, une manifestation devant le siège du Conseil pour rappeler le «caractère inique» du cinquième mandat et réclamer ainsi l’invalidation pure et simple de la candidature du chef de l’Etat en raison de son état de santé qui lui interdirait d’y postuler.
Il y a eu aussi, dans le même sillage, des déclarations de quelques membres de l’Ordre des médecins rappelant les principes sacrés de la déontologie qui régissent leur métier, en s’interrogeant, notamment, sur le traitement qui serait réservé au certificat médical qui devait être annexé au dossier de candidature. Toutes ces pressions n’ont pas laissé indifférent Fraouk Ksentini qui ose, lui aussi, exiger une totale transparence dans le traitement de cet aspect.
Ksentini va jusqu’à dire que la solution à la crise que traverse le pays «est entre les mains du Conseil constitutionnel». Sans vouloir dicter à l’instituation que préside Tayeb Belaïz ce qu’il y a lieu de faire dans pareilles circonstances, l’ancien président du Conseil national de la promotion des droits de l’Homme estime, dans un entretien au quotidien El-Khabar, que le Conseil constitutionnel «a le devoir de dire la vérité à l’opinion publique en toute transparence». Et d’ajouter : «Les Algériens ont le droit de voir le document médical qui explique l’état de santé du président Bouteflika ainsi que l’identité et la nationalité des médecins qui l’ont soigné.»
Plus audacieux encore, Me Farouk Ksentini suggère indirectement au Conseil constitutionnel d’invalider la candidature d’Abdelaziz Bouteflika, en affirmant que «si nous sommes réellement dans un Etat de droit, le Conseil constitutionnel doit prendre la mesure nécessaire pour résoudre la grave crise que traverse actuellement le pays, à la suite du dépôt d’un dossier de candidature de Bouteflika à l’élection d’avril prochain».
R. M.
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