Mokri avertit : «Une ingérence étrangère directe n’est pas à écarter»
Par R. Mahmoudi – Dans un entretien au quotidien pro-qatari Al-Araby Al-Jadid, le président du MSP, Abderrazak Mokri, estime que «l’ingérence étrangère, par l’entremise de ses agents et de ses lobbies existe» et que «tout le monde sait qu’il y a des tentatives d’infiltration et de mettre le pays sous tutelle». Et d’avertir : «Si la situation vient à se détériorer et devient incontrôlable, à ce moment-là, l’ingérence étrangère sera directe.» Mokri affirme qu’il ne souhaiterait pas voir l’Algérie arriver à ce stade et qu’il militerait, lui et son parti, pour éviter au pays un tel scénario.
Interrogé sur l’attitude de l’institution militaire, telle qu’exprimée récemment par le chef d’état-major de l’ANP, le général Ahmed Gaïd-Salah, au sujet de la situation qui prévaut dans le pays, à l’aune des manifestations populaires contre le cinquième mandat, le chef de file du MSP n’adhère pas à la lecture selon laquelle Gaïd-Salah donnerait des signes de soutien aux contestations. Il rappelle à cette occasion, le message qu’il avait adressé au chef d’état-major, au lendemain de son premier discours, et dans lequel il avait affirmé que «le seule danger qui menace aujourd’hui la stabilité du pays vient du système en place».
Dans le même registre, Mokri juge que l’armée ne doit pas soutenir le cinquième mandat, et qu’elle doit bien distinguer entre ses «engagements constitutionnels» envers le président de la République et l’utilisation de l’institution militaire au service d’un candidat qui est, pour lui, «anticonstitutionnelle» et «inacceptable».
Interrogé sur les risques d’instauration de l’état d’urgence en Algérie, le président du MSP ne voit aucune raison justifiant, pour l’heure, un tel recours, tant que les manifestations sont pacifiques. Mais «s’il y a des manipulateurs qui voudraient infiltrer ces marches afin de saborder cette protestation et de la dévier de sa trajectoire, en poussant à la violence, le devoir de l’institution militaire sera, insiste Mokri, de les débusquer et de les arrêter, et non pas de décreter un état d’urgence».
R. M.
Comment (47)