L’opinion publique attend le discours du chef d’état-major de l’ANP à Béchar
Par R. Mahmoudi – Les observateurs et l’opinion publique sont curieux de connaître la nouvelle attitude de l’institution militaire à l’aune des derniers développements, à savoir notamment le report de l’élection présidentielle, la nomination d’un nouveau gouvernement et la poursuite de la protestation à travers toutes les villes du pays. Aussi le discours que le chef d’état-major de l’ANP prononcera à partir de Béchar, ce lundi, est-il très attendu.
Depuis le début des manifestations populaires réclamant le départ du système, le général Ahmed Gaïd-Salah s’est exprimé au moins trois fois en lançant, à chaque fois, des messages codés. Ainsi, après un franc soutien au chef de l’Etat, accompagné d’un sérieux avertissement contre les manifestants, d’ailleurs vite retiré du communiqué officiel du MDN, le chef d’état-major et vice-ministre de la Défense national a, graduellement, atténué son langage envers les manifestants, en rappelant à chaque fois «la symbiose» existant entre l’armée et le peuple, et parlant même de «vision d’avenir commune».
Cette petite phrase a vite été interprétée par une partie de la presse et des observateurs politiques comme «un début de basculement» de l’institution militaire en faveur de la rue. Même si les manifestants ont toujours rendu hommage, par des slogans chantant la fraternité, à leur armée ainsi qu’à tous les autres corps de sécurité.
Les Algériens sont très attentifs à la position de l’armée dans cette vague de contestation qui réclame un changement profond du système politique. Les millions de manifestants qui s’en prennent aussi bien au président de la République, son entourage immédiat et les quatre partis de l’alliance présidentielle qu’à l’opposition, toutes tendances confondues, épargnent, cependant, l’institution militaire dont certains espèrent une intervention directe, tandis que d’autres souhaitent qu’elle se tienne loin du tumulte et se concentre sur ses missions constitutionnelles de défense nationale.
R. M.
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