Rencontre avec Lakhdar Brahimi : la nervosité suspecte de Louisa Hanoune
Par M. Aït Amara – Le Parti des travailleurs (PT) répète à tue-tête que sa porte-parole n’a pas rencontré Lakhdar Brahimi, contrairement à ce qui a été rapporté par Algeriepatriotique. Alors qu’un simple démenti aurait suffi, Louisa Hanoune semble être entrée dans une hystérie qui révèle sa position inconfortable pour au moins trois raisons.
En s’en prenant en des termes virulents à notre site, Louisa Hanoune et son parti trahissent une gêne qui ne dit pas son nom depuis que la passionaria trotskiste a été malmenée par les manifestants qui exigent son départ en même temps que le système dont elle est une des incarnations les plus évidentes.
Louisa Hanoune n’arrive pas à gommer l’image de la candidate aux précédentes élections présidentielles durant lesquelles elle a servi de lièvre au président Bouteflika dont elle ne cesse, du reste, de critiquer la gestion du pays depuis 1999. Une position ambiguë qui confine à la duplicité et désormais ouvertement critiquée par le peuple.
Dans sa réponse acerbe reprise par un quotidien arabophone proche des milieux islamistes, le Parti des travailleurs s’interroge sur les «raisons occultes qui se cachent» derrière notre article paru «dans ce contexte précis». Algeriepatriotique s’interroge, à son tour, sur les raisons qui rendent Louisa Hanoune aussi fiévreuse à l’idée qu’elle puisse rencontrer Lakhdar Brahimi, dans une tentative criante de montrer à l’opinion publique qu’elle a définitivement «répudié» le système à l’orée de changements qui risquent de balayer son parti en même temps que tous les autres.
Tout en ayant pris le train de la révolte en marche, Louisa Hanoune traîne un lourd handicap : celui de présider aux destinées de son parti depuis sa création en 1989 à ce jour – soit dix ans de plus que les quatre mandats réunis de Bouteflika –, ne pouvant ainsi s’arc-bouter sur l’argument de l’alternance au pouvoir dans son réquisitoire contre ce dernier et sa «présidence à vie».
Quant à rappeler ses positions – sous-entendu «courageuses» – durant la décennie noire, sa présence à la réunion à Sant’Egidio aux côtés de l’ancien dirigeant de l’ex-FIS, Anouar Haddam, qui, à partir de Washington, lançait des youyous stridents après l’attentat terroriste meurtrier du boulevard Amirouche, restera à jamais gravée comme une infamie dans sa carrière politique finissante.
M. A.-A.
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