Appliquer la Constitution est la seule solution à la crise
Par Mohamed El Ghazi – Différentes plates-formes ont vu le jour, suite au «hirak» du peuple algérien. Certaines sont initiées par des jeunes démocrates, d’autres par des islamistes, anciens militants de l’ex-FIS. La situation du blocage en raison du cantonnement du pouvoir dans sa position et l’insistance du hirak pour faire aboutir ses revendications connues de tous mettent le pays dans une situation inhabituelle dans laquelle se sont formés tous les éléments qui ont créé la crise de légitimité institutionnelle au début des années 1990. Comment ?
Le président de la République n’a pas reporté les élections mais a annulé le processus électoral. Son mandat prend fin le 28 avril 2019, date de l’expiration de sa durée constitutionnelle. La décision de prolonger son mandat est rejetée par l’ensemble du peuple algérien et ce quelles que soient les garanties données car elle ne repose sur aucun article constitutionnel.
Il est, donc, plus que nécessaire d’éviter au pays un vide constitutionnel et ce avant la fin du mandat présidentiel. Il est, également, important de démasquer tous les opportunistes qui veulent récupérer le mouvement populaire pour tel ou tel agenda, le déviant de ses objectifs initiaux qui sont le changement du système de gouvernance actuel en profondeur et l’instauration de la deuxième République.
Rester dans le même état permettra aux différentes forces qui sont pour le maintien du statu quo de mener le pays vers une crise constitutionnelle. L’absence de solution au cours du mandat actuel mettra le pays dans une situation dangereuse dans laquelle toutes les forces politiques que le hirak a réunies sous un même slogan se donneront une légitimité, où tous les agendas seront révélés afin d’imposer leurs solutions. Car une question se pose par insistance : quelle institution est habilitée à diriger le pays après la fin du mandat présidentiel ? Ce vide constitutionnel est la plus grande menace pour le pays car des forces occultes essaient de replonger le pays dans les années 1990.
La solution adéquate et exigée par tous est celle de l’application de l’article 102 de la Constitution ou le retrait pour des raisons de santé. Dans les deux cas, la présidentielle pourra être organisée dans un délai de 90 jours. Troisième solution, celle de reprendre le processus électoral le plus rapidement possible. Par conséquent, les décisions prises par le président Bouteflika seront nulles et non avenues. Les réformes et revendications exigées par le hirak seront mises en œuvre par le candidat gagnant lequel sera choisi par le peuple. Cette solution mettra fin aux propositions démagogiques et au folklore politique auxquels nous assistons depuis le début de la crise.
M. E. G.
Ndlr : Les opinions exprimées dans cette tribune ouverte aux lecteurs visent à susciter un débat. Elles n’engagent que l’auteur et ne correspondent pas nécessairement à la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.
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