Belkacem Mellah prépare un «coup d’Etat» contre Ahmed Ouyahia au RND
Par Houari A. – Présent en permanence sur tous les plateaux des télévisions privées depuis le début des manifestations, le membre du RND Belkacem Mellah multiplie les déclarations contre son propre parti et vient de révéler qu’il préparait un mouvement de redressement pour évincer Ahmed Ouyahia du poste de secrétaire général.
L’ancien secrétaire d’Etat aux Sports, qui a assuré que 3 000 militants du RND étaient derrière lui, a affirmé que les frondeurs comptaient exiger la tenue d’un congrès extraordinaire pour changer la direction du parti.
Les manifestations gigantesques, qui en sont à leur cinquième vendredi, ont déstabilisé les deux principaux partis de l’alliance présidentielle, le FLN et le RND. Si le premier vit une crise interne larvée qui ne tardera pas à éclater au grand jour, le RND, au même titre que son frère ennemi, vacille entre soutien aux manifestations et maintien dans le giron du pouvoir.
C’est ainsi que la direction du parti a réagi avec promptitude aux propos de son porte-parole, Seddik Chihab, qui affirmait, dans un débat télévisé, que le RND était contre le cinquième mandat. La sortie inattendue du bras droit d’Ahmed Ouyahia a été qualifiée de «dérapage».
Belkacem Mellah s’était déjà opposé à Ahmed Ouyahia en 2016 lorsqu’il avait présenté sa candidature pour le poste de secrétaire général du RND. Une démarche qui avait été mal perçue et considérée comme une «félonie» dans un contexte marqué à l’époque par une discipline partisane rigoureuse dictée par l’allégeance totale au président Bouteflika, alors seul maître du jeu.
Trois ans plus tard, l’ancien député, dont la présence au sein du gouvernement n’aura duré que six mois, semble vouloir prendre sa revanche en réclamant la tête de celui que la rue cite parmi les responsables politiques les plus conspués.
L’action de Belkacem Mellah pourrait faire long feu au regard des sombres perspectives qui attendent les partis actuels appelés à disparaître et laisser place à un nouveau paysage politique.
H. A.
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