La France cherche-t-elle à isoler l’Algérie comme dans les années 1990 ?
Par Kamel M. – La campagne médiatique enragée contre le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, suite à sa tournée européenne et asiatique, est-elle symptomatique d’une volonté de la France d’isoler l’Algérie sur la scène internationale comme elle l’a fait durant la décennie noire ?
Force est de constater que les médias et les activistes sur les réseaux sociaux qui s’acharnent contre Ramtane Lamamra sont tous proches des cercles français. Le dernier support en date à «décrypter» la mission du ministre des Affaires étrangères à Rome, Berlin, Moscou et Pékin est Jeune Afrique qui interprète cette tournée comme un indice de «l’échec de la solution politique» en Algérie. Le magazine français rejoint les relais médiatiques qui laissent entendre – insidieusement ou ouvertement – que le pouvoir cherche des soutiens auprès des partenaires étrangers.
Cette levée de boucliers semble trouver son origine dans le fait que Ramtane Lamamra n’ait pas inclus Paris dans son périple. La France serait ainsi perdante sur les deux fronts : les manifestants rejettent toute ingérence étrangère et le pouvoir tourne le dos à l’ancienne puissance coloniale.
Ces attaques qui cachent mal des tentatives d’isoler l’Algérie sur la scène internationale ne sont pas sans rappeler les manœuvres du Parti socialiste français dans les années 1990 qui avaient fini par mettre l’Algérie en quarantaine après le détournement de l’Airbus d’Air France. Beaucoup d’indices révèlent que cette action terroriste pourrait avoir été commanditée par la DGSE, le service d’espionnage français, pour faire fuir toutes les compagnies aériennes étrangères. L’effet fut immédiat et seuls quelques pays avaient choisi de ne pas suivre la France.
Parallèlement à cette opération diabolique, l’ancien ministre de l’Intérieur durant la colonisation avait décrété un embargo sur les armes pour empêcher les services de sécurité algériens de faire face aux groupes islamistes armés. Dans le même temps, la machine du «qui tue qui» avait été mise en branle pour discréditer l’armée algérienne, accusée d’être derrière les massacres des populations. Le régime de François Mitterrand absolvait ainsi les terroristes de leurs crimes qu’il imputait à l’institution militaire.
Aujourd’hui, le contexte a changé et la nature des manœuvres aussi. Elles sont moins violentes et se traduisent par des actions souterraines conduites par plusieurs canaux, dont des relais – connus – en Algérie même.
K. M.
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