Graves accusations d’Aït Larbi sur la fuite des capitaux : où est la justice ?
Par Kamel M. – L’ancien directeur de campagne d’Ali Ghediri a lancé de graves accusations sur la chaîne française France 24 ce vendredi soir. Mokrane Aït Larbi a pointé du doigt de «hauts dignitaires du système» qui convertiraient de grosses sommes d’argent «en euro et en dollar» et qui «sortent cet argent clandestinement à l’étranger en prévision de leur fuite après la chute du régime». L’avocat a assuré qu’il détenait ces «informations» auprès des banques.
Les accusations de Mokrane Aït Larbi sont-elles avérées ou tiennent-elles d’une manipulation dont le but est d’attiser la colère des citoyens qui battent le pavé par millions depuis quatre semaines ? Cette «révélation» fracassante va-t-elle être étouffée par le fatras des manifestations et le silence assourdissant des responsables politiques ?
Les magistrats qui ont décidé de s’affranchir de la chape de plomb politique qui les a longtemps réduits en caisse de résonance du pouvoir exécutif vont-ils réagir aux propos de Mokrane Aït Larbi et s’autosaisir dans le cadre de la loi pour demander à l’auteur de ces accusations de dire ce qu’il sait et de citer les noms des responsables incriminés et des banques qui l’ont «tuyauté» ? La justice qui a toujours été montrée du doigt pour son impuissance – voire sa « complicité» – face au phénomène de la corruption qui a, en définitive, été la raison principale qui a poussé les Algériens à sortir dans la rue et à réclamer le changement radical du système et le départ de «toutes» les figures de proue qui le représentent, est appelée à jouer son rôle dans cette affaire et dans toutes celles qui ont précédé.
«Proférer des accusations à l’emporte-pièce et ne pas donner les noms des coupables relèvent soit d’une connivence, soit d’une manipulation parce que c’est de l’argent du peuple qu’il s’agit», a réagi Belkacem Sahli dans le débat auquel ont pris part également l’écrivain Wassini Laredj et Ali Benouari à partir de Genève.
K. M.
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